Stéphane Hessel vient de nous quitter à l’âge de 93
ans ! Les hommages se multiplient et je ne serai pas en reste. L’homme
aura marqué son époque par son extraordinaire force de caractère. Il est l’auteur
de petit livre « Indignez-vous ! », pas vraiment un chef d’œuvre
mais qui, du haut de ses 30 pages, aura
impulsé à la jeunesse le goût de ne plus se laisser manœuvrer par les
politiques trop souvent liés aux dogmes libéraux.
Partout en Europe (surtout en Espagne) le mouvement
des indignés s’est levé comme un seul homme pour montrer que la vie sur Terre
ne se limitait pas à l’accumulation des richesses, à l’exploitation des pays sous-développés
ou à la marchandisation de l’être humain !
Bien sûr les consciences n’étaient pas anesthésiées
mais elles ont bénéficié d’un sérieux coup de booster avec l’édition de ce
petit ouvrage écrit par cet ancien résistant, victime de la torture nazie,
échappé de Dachau et qui, toute sa vie, s’est battu pour les droits de l’homme.
Hessel nous quitte en laissons ce message : Indignez-vous !
Puissions-nous prolonger cette invitation en passant le stade de la
simple indignation afin de proposer, partout sur la planète, des modes de
gouvernance mondiale qui puissent remettre l’Homme au cœur de l’espérance, dans
le respect d’autrui et celui de la nature.
Un si petit livret pour tant
de synergie
Dans le sillage ardent des
verves populaires
Quelques pages épluchées dans
le crépusculaire
Ont ouvert une brèche où s’engouffre l’envie.
Un si petit livret pour tant
de manifestes
La conscience en envol vers l’éclat du
demain
Un vieil homme sourit à ces
ailes d’humains
Riant d’apesanteur dans la
grâce du geste.
Un si petit livret pour tant
d’ébullition
Dans le geyser urbain qui
bouillonne d’espoir
Nourri de sources claires en d’innovants couloirs
Hermétiques aux flux de
marchandisation.
Un frisson littéraire, une graine d’écrit
Que le vent révolté au-delà
des frontières
A porté sans efforts de sa flamme
altière
Au plein cœur de l’audace en
élans insoumis.
Un vertige éthéré, une sourde
émotion
Puis le bourdonnement d’une
ruche féconde
A engluer de miel tous les
fléaux du monde
A butiner la fleur de la
révolution.
Un si petit livret pour tant
d’indignation
Frêle détonateur d’une bombe frondeuse
Résistance dardée de vindictes
fiévreuses
Contre l’immense boue de la
spéculation.
Un si petit livret enfonçant
ses racines
Dans la mémoire de sang de l’ancien
torturé
L’échappé de l’enfer, tout
encore étonné
D’avoir vécu si loin dans les
eaux assassines.
Un si petit livret en trésor
d’héritage
D’une force habitée par le
goût d’équité
Par l’espoir souverain en
notre humanité
D’éradiquer un jour l’endémie
des outrages.
Un frisson littéraire, une brise d’écrit
Juste un parfum discret au
jardin des consciences
Il n’en fallait pas plus pour
combler l’existence
D’un présent séquestré, sous
le joug des profits.
Un vertige nouveau, de grands yeux décillés
Tournés vers l’horizon d’un
Monde à définir
Le fantôme d’Hessel et l’envie de grandir
En marchant dans ses pas
empreints de liberté.
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