Une enquête a été ouverte
après la mort mystérieuse, jeudi, d'une patiente de 31 ans qui venait de se
présenter aux urgences de la clinique Esquirol-Saint Hilaire d'Agen
(Lot-et-Garonne) pour des douleurs au ventre.
Ce genre d’évènement
pourrait trouver des répliques tant les urgences sont engorgées dans notre beau
pays de France ! Les patients s’y entassent et attendent souvent avant d’obtenir
le résultat des examens cliniques qui décideront de la suite thérapeutique.
Le nombre des urgences a
doublé en une vingtaine d'années : actuellement l'AP-HP traite 20 millions
d'urgences par an. Certains hôpitaux prévus pour gérer 30.000 urgences à l’année
doivent affronter 40.000 cas de patients annuellement et les goulets d’étranglement
se multiplient !!
Invitée sur France Inter, ce
matin, la ministre de la Santé, Mme Touraine, a suggéré une réflexion en amont sur
l'augmentation de la fréquentation des urgences par les Français. Elle a
souligné aussi la nouvelle approche du gouvernement, en rupture avec ses prédécesseurs
: jusqu’alors l’hôpital public avait été
nié dans sa spécificité, le privé, comme le public bénéficiant du même mode de
financement. La tarification à l’acte (TAA) mettait tout le monde sur le même
plan : les actes de Médecine, Chirurgie et Obstétrique (MCO) étant tarifés
seuls les hôpitaux faisant du chiffre pouvaient s’en sortir avec une enveloppe
budgétaire décente (car liée à l’activité).
La spécificité de l'hôpital
public réside dans l'accueil de «tout le monde sans demander son niveau social,
quel que soit le lieu où il habite,
quelle que soit sa pathologie.» Par conséquent, dans la loi de financement de
la Sécurité sociale, Mme Touraine a mis
fin à ce qu’on appelle « la convergence ».
Le gouvernement va donc supprimer le gel des
dépenses pour des «missions d'intérêt général». En ce sens, la ministre a
annoncé des moyens complémentaires alloués à l'hôpital public pour l'année 2013
: 1,6 milliards d’euros de plus seront attribués à l'investissement, à
l’accueil des patients.
L’enveloppe sera-t-elle
suffisante pour guérir le malade et rendre le poème suivant dans une caducité
de bon aloi ? J’aimerais y croire ! Mais je doute, je doute !
Hurlement
des urgences
Sous les
flux turbulents
Des
troupeaux de souffrance
Aux soupirs
impatients.
Infirmières
en alerte
Urgentistes
cernés
Impossible
desserte
Des revers
de santé
Densité
pathétique
De pathos en
couloir
Couleurs
paralytiques
S’inspirant
du mouroir.
Brancardiers
athlétiques
Au mieux-pire
louvoyant
Entre lits
flegmatiques
Au confort
décadent.
Apoplexie
latente
D’un service
aux abois
Crispations
ambulantes
Dans le
couloir étroit.
Dessous les
blouses blanches
En chamade les
cœurs
Battent sous
l’avalanche
Des secours
salvateurs.
Dictature
comptable
Prestations
tarifées
La vertu
charitable
Joue les
prostituées
La Santé
gestionnaire
Régit à flux
tendus
Les
valétudinaires
Et les soins
assidus.
Rotation
optimale
De lits d’indisposés
Coupures
chirurgicales
De malingres
budgets
Rigueur d’incandescence
En
cautérisation
De vaisseaux qui financent
Les soins de
la Nation.
Pénurie pathogène
Carcans hospitaliers
Economies
pérennes
Hippocrate
est fauché.
L’argent
régit l’urgence
L’urgent
rage impuissant
L’horloge
égrène intense
Le stressant
rendement.
Dessous les
blouses blanches
La colère se
retient
Au cœur de
mille branches
De rêves
saturniens…
1 commentaire:
Les malades sont de moins en bien moins traités dans les hôpitaux. Ils sont de la viande avec un compte en banque, c’est tout ce qui les intéresse. On peut augmenter tant que l’on veut leurs subventions, seuls les riches seront toujours mieux soignés.
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