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Valls aime les patrons
Valls aime les
socialistes
Donc les patrons
aiment les socialistes.
Ainsi pourrait-on
résumer, par ce syllogisme, la folle semaine de Manuel Valls qui formait un
nouveau gouvernement le lundi 25 août pour enchaîner, le même jour, sur un
discours ouvert aux louanges du patronat français avant de finir, le dimanche
31 par un speech devant les socialistes aux fameuses universités d'été de La
Rochelle.
Tout commence le 24
août avec un Arnaud Montebourg qui raille (gare !) la politique
gouvernementale lors d’une fête de la rose à Frangy en Bresse. C’est plutôt
Frangy-panne car une petite déclaration donnera un coup d’arrêt au gouvernement
Valls 1.
- Je vais lui envoyer
une bonne bouteille de la cuvée du redressement au président, lance Arnaud
- Démon te bourre, lui
dit Benoît Hamon, ministre de d’Education Nationale, il te fait commettre l’irréparable ô sadique Arnaud !
- Non, dit Arnaud, je me
lâche. Je lui envoie une cuvée et moi bientôt je ne voudrai qu’UV en me dorant
le nombril sous le soleil de Californie !
- Valls ne te pardonnera
jamais d’être calife hors nid gouvernemental !
Effectivement, le soir
même Valls disait à Flamby :
- C’est lui ou moi !
Alors exit Arnaud
Montebourg qui ne s’occupera plus de redressement productif mais pourrait
éventuellement s’orienter vers un dressement reproductif. Benoît Hamon le suit,
par solide hilarité mais aussi par agacement vis-à-vis d’une politique d’austérité
qui ose taire l’ADN du Parti Socialiste, à savoir la relance par les salaires !
Las des haines : quittons le navire...
Et nous voilà partis
pour la constitution d’un nouveau gouvernement. On prend les mêmes et on
recommence à l’exception de quelques détails :
- Najat Vallaud Belkacem
remplace Hamon à l’Education Nationale
- Emmanuel Macron prend
la succession de Montebourg à Bercy
- Fleur Pellerin succède
à Aurélie Fillipetti à la Culture de roses, fleurs qui envahissent en paix le
Rhin, comme tout autre département (si jeune ma buse…)
Orientation droite, se
lamente aussitôt la Gauche. En nommant Macron à l’Economie notre Président met
à la tête de Bercy non pas un proxénète saoul (mac rond) mais un ancien cadre de la
banque Rothschild, un Mozart de la Finance (qui n’est pas Pape à Guaino) ayant souvent laissé son âme à des hausses du Cac 40. Nous sommes loin d’un discours
de campagne : avions au Bourget des colères…à l’’égard de la finance !
Hollande fustigeait l’argent ! Peut-on attendre des bancs quiets à l’Assemblée
Nationale ? Les députés socialistes frondeurs n’en seront que plus
remontés de voir descendre des cendres de l’héritage de Jaurès !
Car le PS ressemble de
plus en plus à une « entière île à fronde » ! Ça grogne de partout :
ministres réfractaires, députés grincheux, sénatrices fausses sceptiques…
Oui, Valls prend un
tournant à droite, dans la sublime ligne de la politique de l’offre :
diminution des charges qui pèsent sur les patrons pour stimuler l’embauche !
Les mauvaises langues disent « l’an boche » car calqué sur les
revendications de la chancelière Merkel.
Et pour consolider, en
con-sot-leader, cet amour du patronat, le fougueux hidalgo s’est rendu à la
grande messe du MEDEF (syndicat des patrons) pour y faire un discours à la
gloire des entrepreneurs :
- J’aime l’entreprise !
Je ne suis pas HORS MEDEF mais d’efforts (Medef-or) J’aime cette ambiance
inégalée où se mélangent l’odeur âcre de la sueur du travailleur et les fragrances
épicées de dividendes copieusement servis. Oui, j’aime l’entreprise où se côtoient
salaires et mines réjouies…
Mais les dithyrambes à
l’endroit des managers n’auront pas charmé les plus gauches de ses amis et
Manuel Valls a dû la jouer fine, à la Rochelle, pour tenter d’apaiser le mécontentement
des frondeurs dont la cause fut, par ailleurs, épousée par sa Ministre de la
Justice, Mme Taubira, ne gardant plus les sots qu’il eût aimé qu’elle gardât !
Pendant une heure, le
premier Ministre, pas loin de la tour du Serre-Gens a tenté de resserrer l’errant
dans son catéchisme libéral ! Face à un parterre de roses loin d’être
embaumées à sa cause, il a confirmé qu’il aimait les socialistes, enfin ceux
qui aiment les patrons…
Il était encore loin
de se douter qu’une grosse bombe allait éclater, les jours suivants, sous la
forme d’un petit livre écrit (à moins que cela ne soit par un nègre) par l’Ex
de son patron, une certaine Valérie Trierweiler, l’éconduite en Etat débris d’été…
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