Photos de l'auteur |
De retour de Bretagne où le temps a joué au yo-yo entre bruine tenace et éclaircies fugaces.
Il n'empêche, ce coin de la Cornouaille vaut le déplacement. De la pointe du raz jusqu'à Lorient le dépaysement est complet. Les côtes découpées séparent un océan majestueux d'une lande qu'occupent de lieux en lieux des petites bourgades aux murs de pierres efflanqués d'hortensias.
Chaque ville et chaque village témoigne d'un pays empreint de piété. Eglises de granit et calvaires se succèdent en longue procession...
Un pays de légendes, de marins et de paysages pittoresques
Douarnenez s’émancipe aux premiers
rayons chauds
D’une bruine légère qu’embrassaient les
bateaux
De leur mat solitaire languissant de
grands larges
Et de sillages blancs en écumante marge
La stridente mouette de ses voiles
plumées
Raie d’une grâce courbe un bleu juste
azuré
Dans la fragrance vive des goémons
salins
En quête de pitance héritée des marins.
Sur le sentier côtier qui mène à Doelan
La roche granitique de mille angles
saillants
Découvre ses blessures gangrenées d’érosion
Que l’océan nourrit d’acerbes
tourbillons.
Une chapelle en ruines ranime Languidou
D’un émouvant passé de pierres aux
aigres doux
Témoignages égrenés d’une pieuse
Bretagne
De calvaire en clocher qu’une foi accompagne.
La mer emprunte au ciel son gris
d’austérité
Quand les flots se retirent découvrant
les rochers
Nus de striures étranges comme lignes de
mains
Barbotières placides jusqu’aux prochains
embruns.
La Laïta sommeille en son lit du Pouldu
Arrimant les voiliers de chaleurs
impromptues
Elles augurent d’un soleil aux lumières
de Gauguin
Qu’achemine une brise aux sablés
bigoudins.
Et voici Locronan dedans ses hortensias
Nos regards s’y délectent en splendides
ébats
Sous les ardoises noires maculées de
lichen
Le long des murs de pierre aux noblesses
pérennes
Le temps s’est arrêté en cette
Cornouaille
En longs sanglots de brume qu’un soleil
en tenaille
Eclaira sporadique de ses chaudes vertus
Comme un feu d’aquarelle sur des tons
retenus.
Comme un feu nourrissant la verdure des
fougères
Sur la lande engourdie de zébrures côtières
Une chaude caresse sur mégalithes noirs
La lumière qui paresse dans les rumeurs
du soir
Un été capricieux aux pays des légendes
Ou quelques korrigans de leur âme
brigande
Ont joué des saisons, jongleries malicieuses
Sans jamais dissiper féeries
harmonieuses
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire