L’ennemi
public n°1, Salah Abdeslam, a été capturé, le 18 mars, à Molenbeek (Près de
Bruxelles) où il vivait comme un rat traqué depuis quatre mois.
Le
présumé organisateur des attentats du 13 novembre, à Paris, se retrouve dans
une prison sous haute surveillance, à Bruges. Touché au genou par une balle
policière, il attend son transfèrement vers cette France qu’il a tant meurtrie.
Salah
se couche, en ce lundi soir, dans ce ventre carcéral qui ne saura lui ôter un
sourire. Un petit sourire du coin des lèvres, dans le silence de sa retraite
pénitentiaire, au nez et à la barbe de ses matons.
Un
petit sourire discret, comme une délectation anticipée.
Demain,
il fera jour.
Demain
sera mardi.
Derrière les murs blanchis d’une prison
modèle
Salah revoit la vie de ses mois de
cavale
Au sein de Molenbeek froide
résidentielle
Traqué par les chasseurs de l’état
fédéral
Dehors, sur les canaux que le printemps
fleurit
Glisse nonchalamment une barque à
touristes
Le beffroi carillonne dans le ciel qui
sourit
Aux nuages blanchis de splendeur
pacifiste
La cellule se repaît de froideur
militaire
Sous le joug surveillant des caméras
zélées
Éradiquant l’élan de tous vols
suicidaires
Salah dans ce décor attend d’être jugé.
Dehors, Bruges la belle au cœur de la
grand place
Fait claquer les calèches aux sabots des
chevaux
Au pied du béguinage jonquilles se
prélassent
Attendant l’hirondelle de futurs
renouveaux.
La geôle assombrit son genou mortifère
Aux frontières de la nuit, sous la lune
moqueuse
Des pas dans le couloir, crépuscule
cellulaire
Les matons qui devisent des tragédies
tueuses.
Dehors les réverbères marient de leur
halo
Les façades de pierre et le lit du canal
La Venise du Nord s’assoupit dans ses
eaux
Ignorant de demain son tragique abyssal.
Salah sait ; il attend le goût des
représailles
L’arrogante Bruxelles en versera le prix
Explosive tuerie, corps criblées de
grenailles
Vies à jamais ôtées au nom de la folie...
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