Alep vacille sous les bombes et livre, sans nul
doute, ses dernières batailles. Bientôt, selon de nombreux experts, le beau
fruit culturel devenu triste trognon transpercé, tombera dans l’escarcelle de
Bachar-Al-Assad avec l’aide de son cueilleur en chef, le russe Vladimir
Poutine.
Les insurgés se battent avec l’énergie du désespoir
en pensant encore au printemps arabe. Mais le maître de Damas possède les armes
et l’appui du Kremlin. La Russie manœuvre habilement pour aider Bachar que l’Occident
désapprouve. Elle cherche aussi à briser l’Etat califat de Daech, le troisième
larron à s’être invité dans cet enfer.
La France, isolée, cherche une solution planétaire
mais son message reste inaudible à l’ONU que les USA façonnent d’atonie.
Notre pays se heurte à la frilosité américaine. L’Oncle
Sam, fatigué de tant d’interventions et de cercueils inutiles, rechigne à s’engager
au sol dans le grand bourbier syrien.
Il faut dire que la situation demeure inextricable. Trois
grands cercles la circonscrivent : une guerre civile intra-syrienne, une
guerre moyen-orientale entre chiisme iranien et sunnisme d’Arabie Saoudite, et
le grand cercle de la guerre froide de nouveau présent. Russes et Américains,
faussement liés dans leur frappe contre Daech, suivent des chemins antagonistes
quant aux relations à tisser avec Bachar.
Dans ce grand vacarme de feu et de sang il y a l’humain
qu’on assassine, l’enfant qui pleure sa mère et les ruines d’un Monde qui, décidément, font douter plus que jamais du paradis sur Terre.
Alep en agonie ne compte plus les bombes
Qui foudroient de leurs feux le fragile
hôpital
Le fluet souterrain, le recoin médical
Alep et ses lambeaux croupissent dans la
tombe.
Le tyran de Damas sous l’écu de Poutine
Frappe les survivants dans cet enfer urbain
Selon quelques témoins des montées
assassines
Sarajevo cerné souffrait moins
l’inhumain
L’Occident impuissant vit de
l’imprécation
Affranchissant le bras séculier de
Moscou
La Russie sans ambages crie son
indignation
Pour peu qu’on l’incrimine à décupler
les coups.
Elle reporte, sans fard, la culpabilité
Sur l’insurgé syrien dénommé terroriste
Tandis que des enfants se meurent
abandonnés
Dans les ruines efflanquées de douleurs
fatalistes.
Alep en agonie, vidée d’humanité
Ne croit plus au soleil embelli d’une
trêve
La lâcheté du monde en son corps
décharné
A maculé de nuit les impossibles rêves.
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