Suzanne, son indéfectible muse, l’a
emmené, pris par la main pour le guider vers l’éternité, au firmament des
poètes, retrouver Federico Garcia Lorca.
Léonard Cohen vient de rendre son âme
aux anges de la poésie céleste. Un immense alléluia a longtemps accompagné l’émotionnelle
ascension.
Le chanteur canadien est mort à l’âge de
82 ans, ce jeudi 10 novembre, juste
après avoir édité son dernier album « You Want It Darker », un album
crépusculaire, à l’hiver de cette vie musicale et baignée de poésie
prophétique.
Son autre muse, Marianne Ihlen, celle de
la chanson « So Long, Marianne » venait de le quitter pour toujours.
Il l’a rejointe, dans le grand paradis blanc des voix inoubliables.
Car Cohen était d’abord une voix, une
onde rocailleuse, rauque et charnelle tout à la fois, profondément chaleureuse
et déroulant son long manteau de lyrisme biblique.
Cohen, à l’image de Joan Baez ou du
désormais Nobel Dylan, représentait la chanson engagée, totalement épurée. Une
voix et une guitare pour faire vibrer les cordes de cette indéfinissable forme « d’équilibre
dans le chaos de l’existence » comme il tenait à le souligner.
En ce 11 novembre, alors que les
commémorations fleurissent le soldat inconnu, l’aura du grand poète illumine
les tombes de son éclat antimilitariste.
Car Cohen était un artiste engagé, comme
sur la guerre au Vietnam. "J'ai dit que la guerre est misérable et que les
hommes sont des animaux. Ils ont le goût du sang", disait-il il y a
quelques années.
Suzanne l’a emmené écouter les sirènes
de l’autre rive en nous laissant là, pantois, juste capables d’exprimer au bout
de notre peine qu’il nous manque déjà !
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