Le 29 avril, Donald
Trump fêtait ses 100 jours au bureau ovale. L'heure du premier bilan a sonné
pour celui qui ne croyait pas diriger les USA et qui se rend compte que la
tâche ne sera pas si aisée.
Pendant sa campagne, le
milliardaire se drapait de la bannière étoilée et clamait un « America
First » du plus bel aloi. Il est en train de réaliser que la planète
existe et que l’Oncle Sam a plein de petits neveux éparpillés, en Afrique, en
Europe, en Asie…
Le 24 janvier, l’homme
qui tweete plus vite que son ombre, réactive la construction de deux
oléoducs : le Keystone XL, reliant le Canada aux Etats-Unis, et le Dakota
Access Pipeline. Les deux tuyaux avaient été bloqués par Barack Obama au nom de
la lutte contre le réchauffement climatique. Trump, lui, veut que les énergies
fossiles démarrent tôt, mais sans marteau ni faucille, quitte à expulser des
indiens Lakotas assis, nés soumis, lisses (la cote assassinée sous milice) du
Dakota et à polluer les terres.
Le lendemain, le
président américain signe le décret avalisant la construction du mur à la
frontière entre les USA et le Mexique. Mais il manque des briques pour le financer et la proposition du
groupe français Lafarge se plombe de six menteries. Alors, pour l’instant la
future frontière n’est qu’un long mur-mur qui ne rend pas les Mexicains
amis-amis dont le mécontentement enfle aux rides !
Le 27 janvier, le mari
de Mélania, se met là à nier l’utilité de l’immigration. Il suspend donc par
décret le programme américain d’admission des réfugiés (environ 2,5 millions de
personnes admises aux USA depuis 1980). De
nombreuses associations se mobilisent alors et des hommes de loi se rendent
dans des aéroports pour conseiller gratuitement les pigeons étrangers,
ascendance arabe, coincés à la frontière, sous les bords d’ailes et qui se
sentent victimes d’un vol quand on leur précise « là est rien !
Retourne chez toi, c’est mieux ! ». Finalement un juge fédéral a
bloqué temporairement ce décret anti-immigration, administrant le premier grand
camouflet au Président qui ne s’en cache pas.
Le 28 mars, Donald
Trump signe un autre décret, celui sur l’indépendance énergétique. Il s’agit de
réexaminer le « Clean Power Plan » de son prédécesseur. Ce plan imposait
aux centrales thermiques des réductions de leurs émissions de CO2 de 32% par
rapport à 2005, et ce d’ici 2030. Mais finalement, malgré la nomination d’un climato
sceptique, Scott Pruitt, à la tête de l’Agence américaine de protection de l’environnement
(EPA), Mr Trump semble vouloir se faire être aux paix de hallage, le long du
paisible canal où la paix niche, celui de la COP21, l’accord de Paris pour
lutter contre le réchauffement climatique.
Et puis Trump se voulait non
interventionniste, gardien de l’intégrité de ses troupes qu’il ne supportait
plus de voir revenir avec la gueule KC (Killed Cruelly). L’homme avait misé sur
l’isolationnisme, le repli derrière les frontières. Avec lui on se trouvait au
temps ôtant OTAN au tant décriés services ! Trump trouvait le bidule
obsolète. Puis il est devenu pragmatique. Il juge l’organisation utile et
surtout il s’est reconverti dans le « va-t’en guerre ! »
Il y eut d’abord cette frappe de 59
missiles Tomawaks contre la Syrie dans la nuit du 6 au 7 avril. Moins d’une
semaine après, l’homme fort des USA, se prenant au jeu belliciste, lâchait la
GBU-43/B, sa plus puissante bombe non nucléaire, sur une position de Daech, en
Afghanistan. Enfin, le milliardaire a montré ses muscles marins au petit
dictateur nord-coréen Kim Jong-Un. Le sous-marin USS Michigan est en train de
faire escale dans l’immense rade de Busan, en Corée du Sud.
Les intimidations américaines répondent aux moult provocations
du maître de Pyongyang, sur un fonds trouble de guerre nucléaire saucée d’ultimes
atomes. Ce mardi 2 mai, le régime nord-coréen a dénoncé le déploiement de deux
bombardiers supersoniques américains B-1B Lancer.
Un porte-parole du ministère de la défense sud-coréen, soucieux
de ces houles, a indiqué que les manœuvres étaient destinées à prévenir les
provocations du régime nord-coréen et à jauger du niveau de préparation dans
l'éventualité d'un nouvel essai nucléaire du Nord.
Pyongyang
soutient que les deux appareils ont mené une simulation de largage d'une bombe
nucléaire contre des objectifs de la Corée du Nord et accuse l'administration
Trump de vouloir mener une frappe préventive.
Pour pimenter le tout, la
Chine, pourtant réconciliée avec l’oncle Sam, s’est insurgée contre le
déploiement du système antimissile américain Thaad en Corée du Sud pour se
protéger du programme nucléaire et balistique de Kim Jong-Un.
Pékin
a demandé l'annulation immédiate de ce projet militaire :
-
Trump, il faut que tu ôtes ces radars, si raides rôdeurs, qui
servent à espionner notre territoire
-
Mais voyons, Chinois, ce système n’a qu’une vocation défensive,
pour le bien de ton voisin sud-coréen ! Sans utilisation s’érode, ô, mon
Thaad !
Oui, rodomontades et agitations sur le
théâtre extérieur : c’est ainsi que Trump cherche à relever son image
quelque peu ternie depuis 100 jours de règne.
L’homme ne fait que revenir sur ses
décisions ou c’est celles-ci qui se heurtent à l’adversité. Alors le
milliardaire s’adonne au pragmatisme et avance ses pions sur l’échiquier
stratégique, au risque de mettre le feu aux poudres !
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