Neuf mois de combats pour libérer
Mossoul et donner le goût de la victoire aux Irakiens, si longtemps sous le
joug de l’État Islamique (Daech). Neuf mois de combats pour redonner à Mossoul,
deuxième ville d’Irak, le goût de vivre, de respirer loin de la poudre et des
menaces d’attentats ou d’explosion de kamikazes.
Les familles sortent des ruines,
fantômes poussiéreux, les yeux hagards, le visage creusé par la faim et la
peur, encore incrédules devant cette liberté qui paraît fragile.
Neufs mois de terreur, de vie sous terre
ou, pour certains, le risque de l’exode sous des feux sporadiques, à la merci
de la moindre mine, de la moindre déflagration déclenchée par les fous
djihadistes.
Est-ce pour autant la fin de L’État
Islamique ? Oui, selon certains spécialistes. Car le rêve d’un grand
Califat situé entre la Syrie et l’Irak finira par tomber au fur et à mesure que
tomberont Raqqa (fief de Daech assiégé par des forces soutenues par les USA),
Tal Afar, Hawija ou encore la région d’Al-Qaïm.
Est-ce la fin du terrorisme ? Non
hélas. Une guerre asymétrique va perdurer. Les soldats de Daech n’opéreront
plus sur leur terrain de prédilection mais continueront à semer la mort en
Europe, aux USA, en tout lieu où les valeurs démocratiques les irritent !
La libération de Mossoul, ville martyr,
ne pourrait bien ne servir qu’à attiser le feu terroriste sur d’autres
théâtres, là où fleurissent les promesses de liberté éternelle, là où
l’humanité cherche à perpétuer l’héritage des lumières.
La haine des djihadistes, on le sait
depuis quelques années, n’a pas de frontières...
Mossoul panse les
plaies d’une guerre d’usure
Long sera le chemin
des guérisons pérennes
Des lacis de gravats
signent en chemin de peine
La mémoire dévastée et
l’éclat des brisures.
Les fantômes errants
de leur pas douloureux
Marchent en trébuchant
sur cette paix fragile
Des menaces ombragées
en ardeur nécrophile
Habitent dans les
cœurs sous des plis nauséeux
Danse la femme kurde
aux bras de son fusil
Étreint comme un héros
dans les rues laminées
Chante la combattante
sous le treillis fané
Quand dans ses yeux de
braise naît la flamme de vie.
La ville en un fruit
mûr de torrides combats
Tombe enfin sur l’humus
de la libération
Parsemé ça et là
d’hostiles plantations
Hérissées et fatales
pour le moindre faux pas.
Mossoul est libérée
mais le sang de l’Irak
Coulera longuement
sous la ronde des lunes
L’ennemi loin des murs
couvrira d’infortune
D’autres coins du
désert ; symphonie démoniaque…
Et quand viendra
l’aurore sur les bords de l’Euphrate
Quand le soleil jouera
de ses splendeurs d’éveil
Les fleurs du califat
dans leur profond sommeil
S’enivreront de sève
aux aigreurs scélérates
Pour essaimer au loin,
en nos contrées dociles
Le pollen assassin,
insondable tuerie
Sermons d’apocalypse,
meurtrières scories
D’une guerre étrangère
aux audaces mobiles.
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