Quand les critiques anti-Macron lui montent au nez c’est
paradoxalement que le Premier Ministre, Edouard Philippe, monte à Dijon. C’est
là que la mou tarde et qu’il gère assez de temps pour conserver sa bonhomie.
Ce mardi il est donc allé à Dijon, la belle digue digue, la
belle digue donc et s’est rendu plus spécialement chez un coiffeur. On aurait
pu imaginer que la situation un peu barbante (oh le méchant Mélenchon, oh ce
diable de Martinez !) allait l’acculer à se la faire couper (la barbe).
Mais non ! Accompagné d’Agnès Buzyn, Ministre de la Santé et de Gérald
Darmanin, Ministre des Comptes Publics, notre grand Premier Ministre est allé
parler réformes pour les indépendants !
Philippe a précisé au coiffeur dijonnais qu’il était en
train de se couper les cheveux en quatre pour trouver une solution à la
compensation de +1,7 points de CSG dont sont frappés les indépendants
(d’ailleurs, tout autant que les retraités et fonctionnaires !)
-
Je me fais des cheveux blancs pour votre situation ;
je vais tout faire pour que, vous qui travaillez, puissent gagner plus !
Vous n’allez pas faire comme le hère, ouf, la quête ! Alors j’ai des
favoris, je veux dire des projets leaders qui éviteront détresse. Tiens,
que pensez-vous d’une petite suppression de vos cotisations chômage
(actuellement 2,40 % du salaire) ou encore de celle qui couvre la maladie
(0,75%) ! Non, non, ce n’est pas une décision qui tombe comme un cheveu
sur la soupe de misérabilisme ambiant ! C’est mûrement réfléchi ! Et
Mr Darmanin, ici présent, est de mèche avec moi ! Ça va vous faire gagner
du pouvoir d’achat ! Car, en matière de gestion, je ne veux plus que vous
fassiez des cheveux : il faudrait qu’on les tondît !
-
Cons les tons dits, les tons sûrs, si je me
permets votre honneur, lui répondit le coiffeur atrabilaire. Qui me dit que ce
n’est pas de l’enfumage et que ce genre de mesurette ne profitera qu’à deux
pelés et un tondu ?
-
Je vous en donne ma parole, s’insurgea Philippe.
D’ailleurs je vous promets d’autres cadeaux. Je vais diminuer les cotisations
famille et les cotisations maladie des indépendants. Si vous être à peu près à
4000 € ou en dessous, vous allez voir une belle augmentation de votre pouvoir
d’achat. Oui, je le veux. Je veux atteindre ce but, pour votre profit. Et quand
cheveu châtain ! Ah, pardon, veuillez m’excuser, je n’ai pas pu m’empêcher
d’imiter VGE ! Je n’ai pas pu résister, ça n’a pas coupé !
-
Comme ma paire de ciseaux !
-
Pardon ?
-
Oui, Mr le Premier Ministre, ce matin ma paire
n’a pas coupé ! Je pense qu’elle est amortie ! On pourrait avoir des
subventions d’équipement ?
-
Heu, voyez avec Darmanin. Où en étais-je ?
Ah oui ! Et j’ai encore un cadeau ! Et oui, c’est Noël avant
l’heure ! Bientôt le Régime Social des Indépendants (RSI)
disparaîtra ! Progressivement ! Il ne faut pas hâter le processus car
il y a quand même 5.300 collaborateurs qui bossent pour le RSI ! Mais,
oui, progressivement le RSI sera adossé au régime général, donc à
l’URSSAF ! Vous ne souffrirez plus les redressements légaux miner !
Finies les erreurs de calcul de cotisations, les boulettes dans l’évaluation
des droits à la retraite !
-
Oui, bon, ok ! Mais ça va prendre du temps,
lance un apprenti ! Et moi, si je veux être micro-entrepreneurs, on va
m’aider ou ce sera la boule à zéro ?
-
Ah, bonne question ! Ça tombe bien !
J’allais oublier le statut des micro-entrepreneurs ! Et bien, sachez jeune
homme que vous pourrez être plus longtemps auto-entrepreneur car nous allons
doubler le seuil qui déclenche le changement de statut. Avant, dans le domaine
des services, si vous dépassiez 33.100 € de chiffre d’affaires par an, vous
tombiez dans le droit commun avec donc le paiement de la TVA, des nouvelles
cotisations… Désormais ce sera le double : 66.200 € ! Ça vous en
bouche un coin non ?
-
Oui, bon, heu, pas trop ! Il faut d’abord
que je quitte ce statut d’apprenti sous payé, à me coltiner des permanentés,
activité que mon père manant tait tant il voudrait me voir voler de mes propres
ailes ! Vous allez aider les jeunes à s’installer ?
-
Heu, bien entendu ! De même que le
gouvernement vole de ses propres zèles ! Car qu’est ce qu’un gouvernement
coi fait ? Il friserait le ridicule ! Non, nous allons agir !
Sur ce, Mesdames et Messieurs, je vais devoir vous laisser ! A la
revoyure ! Je dois me rendre à la Chambre des Métiers et de
l’Artisanat !
-
A plus Mr le Premier Ministre ! Et pour la
barbe, heu, si vous changez d’avis, hein ?
-
Entendu !
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