Le dernier film de Marc Hélezespris aura au moins le mérite
de faire travailler de vieilles gloires quelque peu boudées par le grand écran.
Autour de la pimpante Ludivine Sagnier c’est une belle brochette de comédiennes
sur le retour qui nous gratifient d’une prestation honnête quoique poussive.
Comme à son habitude, Marc Hélezespris ne fait pas dans la
dentelle car il n’en a pas le budget. Pourtant le scénario tenant du conte de
fée mixé à la sauce fantastique aurait pu trouver meilleur rythme et
rebondissements haletants.
Solange (Ludivine Sagnier) quitte son mari gâteux bien que
jeune. L’homme, frappé de DeFunesterie ne cesse de l’appeler « ma
biche » et ça l’énerve au plus haut point. Un soir d’exacerbation elle
claque la porte et se retrouve à errer dans un parc. Il fait bon et elle se
satisfait d’un joli haut blanc bien estival. C’est alors qu’un petit faon
apparaît sur ce vêtement léger, tel un hologramme (il y a de l’inspiration
Mélenchon dans cette scène) et lui donne des conseils pour rebondir. A peine
a-t-elle réalisé qu’elle vit un rêve que le petit animal s’est éclipsé.
Elle a juste eu le temps de retenir quelques bribes des
recommandations du petit cervidé. Elle doit se rendre chez sa tante Ursule
(Nicole Calfan) qui vit avec une vieille amie, Joséphine (Mylène Demongeot).
Les deux femmes envisagent de passer la bague au doigt devant Mr le Maire puis
se faire une petite PMA dès que la loi sera votée.
Elle se rend donc chez sa
tante mais trouve une maison désormais habitée par une cartomancienne, Lisa, à
contrat aidé (Lio) qui lui explique que sa tante a vendu dernièrement. La
pythonisse devine les malheurs de Solange et propose de l’héberger pour la
nuit. Le lendemain, Lisa voit dans sa boule de cristal le lieu où vivent les
futures mariées : à Manosque. Solange s’y rend en faisant de l’auto-stop.
Elle est prise par Augusta (Dominique Blanc) conductrice végétarienne,
ascendance scorpion, qui roule sans permis et qui vote Poutou mais sans
conviction.
Au cours du voyage le petit faon réapparaît brusquement sur le
tissu blanc ! Augusta surprise fait une embardée. La vieille 2C se
fracasse sur un platane et Augusta rejoint les vignes du Seigneur. Solange en
sort indemne mais psychologiquement elle va mal. Le faon, lui, a disparu !
Solange continue la route, à pieds (interminable travelling en gros plan sur sa
paire de Reebok éculés), laissant
derrière elle la dépouille fumante d’Augusta ! Elle arrive à Manosque pour
trouver le mas de sa tante. Ursule et Joséphine l’accueillent à bras ouverts et
le petit faon réapparaît comme un Deus ex machina. Il vient dire aux trois
femmes, désormais réunies, qu’un trésor se cache au fond du jardin…
Je ne vous raconte pas la fin qui aurait flamboyé d’une veine
hitchcockienne si elle n’avait pas été bâclée pour des raisons, on le devine,
de pénurie pécuniaire.
La bande son de cette œuvre, qui ne passera pas à la postérité, est encore d’inspiration Guetta et nécessite l’usage de boules Quies. L’utilisation
de ces protections auditives peut d’ailleurs se maintenir tout au long de ce
navet car Hélezespris a opté pour du muet sous-titré (avec pléthore de fautes de grammaire, notamment au niveau des participes passés) !
Sauf à aimer les vieilles gloires ou à vous damner pour les
beaux yeux de Ludivine ne vous déplacez par pour ce triste produit d’un 7ème
art défiguré !
Filmographie de Marc Hélezespris
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