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vendredi 15 décembre 2017

MY NAME IS BOND, GREEN BOND !


Ce 12 décembre, à Paris, s’est tenu le One Planet Summit. C’est comme le One Pas net Sunnite mais sans la religion et avec un autre combat : celui pour la sauvegarde de notre Terre nourricière. Ce sommet visait à réunir les parties prenantes à l’Accord de Paris, sur le Climat. A l’initiative d’Emmanuel Macron, de l’ONU et de la Banque Mondiale, le défi semblait être la remobilisation des acteurs après une COP23 mi figue mi raisin, raisin d’autant plus menacé par le climat qu’un certain Trump semble s’en désintéressé vu que ça n’est pas ses oignons !

La veille de ce 12 décembre, donc, si je calcule bien, le 11 décembre, on a vu affluer de jolies promesses émanant de grands groupes français, prêts à devenir verts ! PSA, Areva, Vinci, Engie et bien d’autres, ont promis d’investir 300 milliards d’euros dans des activités à plus faibles émissions de carbone. Et comme le vert s’éduque au rang des financiers il ne faut pas que les sous ratent leur cible. Donc à une activité « verte » un financement « vert ». La finance verte est donc en marche ! On va parler de prêts verts avec autant de délectation que lorsque l'on cherche impôts éthiques…

Oui, la finance se met au vert et nous lance des « green bonds ». Il s’agit d’obligations (titres de placement à rendement fixe), lancées par une collectivité locale, une entreprise ou toute autre entité économique, afin de financer un projet ou une activité contribuant à la transition énergétique. Comme dirait l’assujetti : le goût vert naît !

Dans ce système d’écots logiques le souscripteur donne d’une main verte de l’argent et reçoit des obligations qui sentent bon la chlorophylle. Sauf si ça plante, chaque obligation rapporte à son investisseur un revenu au même titre qu’une obligation classique. Quant à l’emprunteur-émetteur de ces bonds, il agit en vert en contre tout ce qui peut nuire à planète. Il récupère de l’argent autrement qu’en puisant des les sources classiques de financement (comme l’optimisation fiscale, le recours aux paradis, le blanchiment marié au travail au noir qui aigrit Bercy…).

Oui le vert gagne la finance au risque de prendre plaisir à se mettre à des coûts verts ! Mais attention, la noble image écologique n’est parfois que pour un quart bonne voire co², heu, c’est odieux ! En effet, selon l’association Attac, les obligations vertes ne garantissent en rien que les projets qu’elles financent sont compatibles avec la lutte contre le réchauffement planétaire ! La Pologne, par exemple, a émis une obligation verte souveraine avec l’aise lotie au creux de la duplicité : Varsovie n’est pas un foudre de guerre dès qu’il s’agit de réduire la facture carbonique !

Citons aussi le cas de Repsol, une multinationale pétrolière : son emprunt obligataire vire au vert « mets l’aise ! » car il sert à financer la prolongation de la durée de vie de ses installations ! A la proposition de financer le démantèlement, rat fit « non ! ».

Et puis, qui souscrira de telles obligations ? Pour l’instant le placement « vert » n’est guère rentable. Le « ailes des déesses » (livret de développement durable et solidaire) ne rapporte que 0,75% par an ! Pas vraiment attractif pour y mettre les sous que les bas amassent (les bas de laine, j’entends) ! Il faudrait que les green-bonds drainent l’épargne par davantage d’attractivité et qu’ils ne soient pas trop coûteux à l’achat ! Sinon, qui souscrira ? Sûrement pas nos députés qui crient famine et se voient acculés à manger des pâtes !

Alors, pour sauver notre planète, rien de tel qu’une moindre consommation qui plaidera pour une croissance zéro avec vert à citer ! On peut aussi compter sur d’autres sources de financement pour aider les entreprises à se mettre au vert : le micro-crédit fait partie de la panoplie et ceci pour l’uni-vert !

Mais n’est-il pas déjà trop tard pour freiner le réchauffement climatique ? En maintenant les énergies fossiles Trump perd verts sillons et rend caduques les bonnes résolutions de la Cop21.

Nous sommes en train de perdre la bataille, a lancé Jupiter lors du One Planet Summit !

Il y a deux ans, la Cop21 engageait  les chefs d’Etat du monde entier à tout faire pour limiter le réchauffement  climatique à 2°C voire à 1,5°C. Aujourd’hui, la planète est sur une trajectoire de 3°C !


Alors, dans ces conditions, les sous verts ne suffiront pas à empêcher de voir nos fautes haut, haut perchées au-dessus d’un monde gris qui perd ses verts ! 

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