Il aurait pu prendre son temps mais parfois le temps
t’accule à retrouver le calme, arrêt, paix chez soi (le calmar est péché,
soit !) mais cette histoire de homard aura eu raison de lui.
François de Rugy vient de démissionner du gouvernement
ce mardi 16 juillet. Le ministre de la transition écologique, à la suite
d’échos logiques dans leurs accusations, a rendu son tablier et n’aura pas
remplacé plus de 11 mois son prédécesseur, un certain Hulot.
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J’ai présenté ma démission au
Premier Ministre, ce matin. Il n’en a pas fait tout un plat même si, je
l’avoue, il aurait préféré que les affaires s’estompent ou, tout au moins, que
les petits esprits les crussent tassées. Mais voilà, Médiapart me poursuit et
les réseaux sociaux relaient l’information ! La mobilisation nécessaire pour me défendre fait que je ne suis pas en
mesure d'assumer sereinement et efficacement la mission que m'ont confiée le
président de la République et le Premier ministre.
L’homme pensait passer entre les gouttes, si rares,
par ailleurs, en ces temps de sécheresse. Mais voilà, le feu des critiques aux
gens qui cancanent adhère !
Jeudi 11 juillet, le ministre, sous la pression, avait
dû écourter sa visite dans les Deux-Chèvres, heu Sèvres afin de rentrer
précipitamment à Paris où il sentait qu’on allait lui remonter les bretelles de
bouc émissaire. Convoqué par Edouard Philippe, pour un entretien de plus
de deux heures, il était ressorti plutôt confiant. Le Macronisme comptait
encore sur lui.
Le ministre d’État sauve momentanément son poste mais
le chef du gouvernement exige une inspection en rapport avec les travaux
réalisés dans l'appartement de fonction du présumé coupable. Les services du
palais Bourbon se pencheront sur les dîners de l'ex-président de l'Assemblée
nationale : homards géants, vins luxueux aux frais du contribuable pour sustenter celui qui ne joue pas le
contrit buvable.
Le 12 juillet, sur BFM TV, face à Bourdin, l’homme
tombe dans le pathétique. Il déclare ne pas aimer le homard, déclarer des
allergies aux fruits de mer. Il ajoute qu’il ne prend pas de champagne, ce
breuvage infâme qui lui donne mal à la tête !
Le jour du 14 juillet, il ne reste pas dans son lit
douillet quand la musique marche au pas. Mais on dirait que cela ne le regarde
pas. La caméra le montre, juste derrière le Président. Il est soucieux, il
n’est pas là, des tics de visage l’assaillent, des tics d’éthique mal assurée…
La pression ne se relâche pas, la mise en bière
s’annonce et la mousse de l’opprobre en sa brasse rit. Les députés LREM ne
marchent pas à ses côtés, soucieux de préserver cette noble idée d’une
république exemplaire.
La démission annoncée ne calme pas les ardeurs de
Médiapart. Le site d’investigation s’apprête à révéler des nouvelles
croustillantes sur le ministre. L’ancien maître de l’Hôtel de Lassay aurait
utilisé ses frais de mandat de député pour payer une partie de ses cotisations
d’élu à son ancien parti EELV, en vert et contre tous, tout en les déduisant du
calcul de ses impôts. Bref, modifier l’assiette pour mieux la faire remplir de
homards.
Paré au plus pressé, acculé à se défendre, François a
rendu les armes pour prendre du recul. Sa démission pose sérieusement le
problème de la longévité des ministres de l’écologie ! La transition n’est
pas que verte, elle est aussi humaine. Le développement durable d’un patron de
l’écologie reste, en France, à inventer.
Cette démission pose également la question de la
fragilité d’un exécutif qui peut imploser à la moindre révélation médiatique
qu’amplifient les réseaux sociaux. Jupiter, en son Elysée secoué, évoque une
république de la délation qui pourrait provoquer là des las sillons de l’arrêt
public. Le risque existe de voir l’exécutif constamment phagocyté par des
révélations, des lanceurs d’alerte mais, en même temps (très macroniste ce « en
même temps ») on ne peut laisser les hommes politiques se laisser aller
dans de telles déviances, à gaspiller l’argent public à l’heure des gilets
jaunes et d’une grogne perpétuelle.
Donc De Rugy démissionne et se voit remplacer par
Elisabeth Borne qui, comme son nom l’indique s’occupait déjà des transports.
Elle garde ce ministère et récupère le job de François sans en récupérer le
statut. Elle ne sera pas ministre d’Etat et cette décision macronienne montre
combien l’écologie n’est pas un souci majeur de Jupiter.
Cette femme compétente devra désormais jouer l’équilibriste
entre les revendications des routiers, gros pollueurs, et les grands défis
écologiques de demain. Borne is born to win, lancent ses admirateurs. Oui, quand
Borne est haut en Macron mais malaise y reste. De Rugy se retire, en geignant :
c’est quand le bonheur ? Si Cali m’entend (si Kalimanantan !).
Médiapart, de son coté, ne lâche plus l’ex ministre de
la transition écologique. Les dernières révélations portent sur son inclination
à disposer des véhicules de l’Assemblée Nationale. On apprend que l’ancien
ministre se rendait en train à Nantes, alors qu’un de ses chauffeurs faisait la
route en voiture, à la hâte, pour ensuite le véhiculer tout le long de ses
séjours !
Quand on demande au site d’Edwy Plenel : - votre activité journalistique, de quelle
source vit-elle ?
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Non pas Vittel ! Contre excès
vils !
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