En ce
mardi 14 janvier, Jupiter avait envie d’aller voir du côté de chez Bayrou, à
Pau, histoire de voir si le Modem est encore branché pour démoduler des maux du
laid, enfin, pour dédramatiser la situation insurrectionnelle à Paris telle que
veulent la décrire les réseaux sociaux.
Alors
qu’il venait d’arriver au Palais Beaumont, en cette bonne ville de Henri IV,
pour une table ronde sur l’écologie ce mardi 14 janvier, il fut interpellé par
un enseignant qui, de mort lasse, mais aussi de Morlaas, lui demanda, à brûle
pourpoint, de retirer la réforme des retraites.
Abasourdi, le président de la République s’est arrêté avec ce professeur de
mathématiques qui, sans prendre la tangente, allait lui montrer que le système
de la retraite à points ne l’était pas (au point) et qu’il fallait voir tous
les facteurs sur tous les angles pour se rasséréner les sinus. Car, dès que
tout est carré, l’homme évite de tourner en rond et rassérène autrui :
l’être apaise.
Le mathématicien, loin de boire le vil
anis, semblait parler sobrement à celui qui sortait de son univers élyséen.
Pierre Coste (c’est son nom), prof mais
également membre du syndicat Snes-FSU ? lança la remarque suivante :
-
Ce n’est pas en donnant la légion d’honneur à BlackRock qu’on est exemplaire !
L’homme au béret, droit dans ses bottes, faisait ainsi référence à la promotion
dans la légion d’honneur du patron du gestionnaire d’actifs BlackRock France,
Jean-François Cirelli.
En d’autres termes, le professeur pouvait douter de la coïncidence existante
entre le fait de décorer un gérant de fonds de pension à la sauce américaine et
le fait de vouloir instaurer une retraite par points qui pourrait renforcer le
système par capitalisation. En effet, le système
mis en place par le gouvernement devrait exclure des cotisations la part des
revenus supérieurs à 10 000 euros par mois.
Et quand on ne peut plus cotiser pour sa retraite on épargne en
bourse et on fait le jeu des fonds de pension !
- Vous mélangez tout, vous patachonnez
dans la tête, lui rétorqua alors le chef de l’État.
C’était l’occasion, pour Jupiter, de ressusciter un bon vieux verbe du
premier groupe « patachonner » qui signifie « errer sans
rationalité ». Une sortie verbale qui épata Chaunay, ville de la Vienne
qui dut mal comprendre la tirade présidentielle.
Pierre Coste ne s’en laissa pas compter et insista en assurant que la
réforme des retraites était un cadeau pour tous ces capitalistes qui se font
des profits exponentiels très numérateurs et sans limite finie ! Il
persista :
- Les gens vont être obligés de cotiser à
côté ! Et même côté par côté, pour être sur face et non pas seulement sur
pile (de dossiers de la Carsat)
-
Faux, répondit Emmanuel, quel âge avez-vous ?
-
52 ans !
-
Et bien vous ne serez pas touché par la réforme des retraites !
- Mais si, je pense que je serai touché de
manière intégrale et ma capacité d’achat, déjà bien primitive, va dériver !
Et mes trois enfants seront touchés eux-aussi !
- Je ne le crois pas un instant !
Cette réforme vous donnera, de ses zèles, des ailes.
- La conversation cessa là. Jupiter laissa l’homme avec ses problèmes de Pau,
à l’air gisant, et gagna la salle de réunion.
Cette prise d’armes n’avait rien eu de poétique, il y manqua des fleurs.
Mais comment, en cet hiver, trouver à Pau linaires ?
Macron contint sa paix !
- Mais il compte, hein, saper, se dit intérieurement le professeur aux piques épiques (et collègues
rament).
En attendant, le projet de réforme des retraites vient d’être sérieusement
retoqué par le Conseil d’Etat : flou, amateurisme, une fausse retraite
universelle puisque 5 régimes spéciaux seraient encore maintenus !
Beaucoup trop d’inconnues, ce qui n’est pas pour déplaire au professeur qui
se veut déterminant contre ce projet discriminant.
Affaire à suivre…
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