Lise est femme de ménage chez des riches bourgeois italiens installés à Paris. Ils l'appellent "Lise-bonne" pour faire court. Ce sobriquet, cependant, elle l'assume car elle est d'origine portugaise du côté de sa mère (belge du côté de son père).
Depuis un an, ce sobriquet tourne en boucle dans les médias avec le fameux traité de Lisbonne. Oui, il s'agit bien de ce pseudo "traité simplifié", si compliqué à lire que les Irlandais ne l'ont pas lu avant d'exprimer leur refus à ce qu'il engage l'Europe de 27 nations dans des voies sibyllines.
Le président polonais Lech Kaczynski, lui, l'a lu, comme un fou ! Tellement fou qu'il l'a lu en diagonale ! Depuis il se pose des questions et ne veut pas le ratifier alors qu'il l'avait promis. Nicolas se fâche : "Le président Kaczynski est un homme honnête et c'est un homme d'Etat: il a signé à Bruxelles, il doit ratifier frite, heu..vite, à Varsovie, c'est une question de maroilles, ah, zut, de morale !".
- Ouah, génial, super réplique de Nicolas, tu trouves pas, Rudolf ?
Lise, après une journée de travail, se délecte des actualités qui mettent à l'avant-scène son surnom. Elle a fini par comprendre, en gros, ce que comporte ce traité. Son compagnon, Rudolf, un étudiant allemand venu en France dans le cadre de Erasmus, lui donne des compléments d'information. Rudolf, originaire de Cologne (au bord du Rhin) prépare un Master en sémiologie et s'est mis au logis de Lise.
C'est une petite chambre mansardée au charme rustique indéniable. Lise a déjà oublié l'amant sarde du printemps, le bel Antonio qui l'a plaquée pour une luxembourgeoise décolorée. Elle a les yeux de Chimène pour son beau Rudolf qui, comme tant d'allemands, est musicien. Rudolf a la gamme chromatique dans les veines car sa mère, une Tchèque sans provision, a réussi à gagner sa vie en jouant du piano dans des tavernes. C'est dans une de ces baraques à vin qu'elle a rencontré Wielfried, le père de Rudolf, qui sortait d'une dépression après avoir rompu avec une belle suédoise qui s'appelait...Boris !
Après le JT, Rudolf prend l'habitude de charmer sa dulcinée avec son violon. Il lui joue des valses de Vienne car Strauss ça déstresse sans strass ! Puis quand l'archet et l'instrument rejoignent l'étui, les deux amants plongent dans de beaux draps pour des débats incommensurables.
Finalement, si l'Europe peut paraître parfois dans de beaux draps..ce n'est pas si mal !
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