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vendredi 19 août 2011
LES HEROS DE L'EURO...
Nicolas Sarkozy a tenu à rencontrer Angela Merkel à l’Elysée ce 16 août 2011. Entre notre Président et la Chancelière allemande les rencontres se multiplient pour sauver l’euro et les pays qui l’ont adopté.
La crise grecque menace l’ensemble de la zone et les spéculateurs s’en donnent à cœur joie pour attaquer l’euro.
- Je ne veux l’euro que fort, clame à qui veut l’entendre le petit Nicolas, et Angela aussi.
Pour la chancelière un euro qui flotte c’est tanguer, là !! La mer qu’elle préconise est une mer calme, sans vagues financières exercées par des bourses volatiles.
Les deux responsables politiques sont d’accord sur le principe : sauvons l’euro ! En le défendant on défend l’Europe !
D’accord sur le principe mais pas sur les actions à mener.
La chancelière ne veut pas entendre parler d’euro-obligations. Elle ne veut pas dans son champ ce lierre nocif :
- Lancer des obligations à l’effigie de l’Europe c’est reconnaître que notre Union mutualise ses fonds et devient un interlocuteur unique pour emprunter sur les marchés internationaux. Ya, aber Ich bin damit nicht einverstanden (oui, mais je ne suis pas d’accord). Car en mutualisant nous emprunterons tous selon les mêmes modalités. Je ne veux pas que ma chère Allemagne emprunte à un taux plus élevé que celui qu’on lui propose actuellement. Si on te tond, teuton, rebelle toi ! Ne paie pas pour les mauvais élèves qui ont vécu au-dessus de leur moyen à l’ombre des oliviers !
C’est vrai que l’Allemagne y perdrait en acceptant l’idée d’emprunt obligataire communautaire qui serait mis en branle par une structure monétaire commune ! Alors l’idée neuve des eurobligations attendra les calendes grecques pour parler d’un pays qui pose problème !
Mais le petit Nicolas pense que les euro-obligations devront être envisagées à la fin du processus d’unification de la zone euro !!
- Il faut de l’intégration fiscale et budgétaire, a-t-il affirmé tout en terminant un toast chèvre agrémenté de miel d’acacia, c’est, schlurp, la condition sine qua non pour envisager, à plus ou moins long terme, une création d’eurobligations !!
Dont acte !
Les deux responsables se sont quittés sur un énorme bavarois aux framboises de Machilly couplé de bonnes intentions.
Il y a d’abord cette idée de taxe sur les transactions financières. James Tobin nous revoilà !! On nous ressort ta fameuse taxe tant défendue, jadis et toujours, par l’association ATTAC. N’oublions pas, cependant, que cette taxe peut devenir une arme auto-réversible ! Les Suédois en savent quelque chose qui tentèrent une taxe en 1984. Oui, les géniteurs d’Ikéa se lancèrent dans une fiscalité à la sauce Tobin. Ils taxèrent de 1 puis de 2% les ventes et achats de valeurs boursières. Dès l’annonce de cette taxe les actions plongèrent ! Les volumes taxables s’effondrèrent ! Et les recettes fiscales ne furent pas au rendez-vous ! Les Suédois, trop unilatéralement interventionnistes, durent abolir la taxe en 1991 !!
Donc attention à créer une taxe Tobin de façon multilatérale. A défaut les capitaux iront se placer sur les places financières exonérées d’une telle servitude fiscale !!
Nicolas et Angela ont aussi adopté une règle d’or pour les pays de la zone euro. Il s'agira, pour les 17 pays de la zone euro, d'inscrire dans les constitutions l'objectif d'équilibre budgétaire. Pour Angela ce sera plus difficile que d’adopter un manchot. Pour Nicolas ce sera plus périlleux que d’adopter une posture de joyeux papa dès la naissance de l’enfant que porte sa gente Carla. Car dès qu’on grave dans le marbre il faut tenir les promesses !!
Oh, après tout, non !! Je suis bien candide ! Les promesses existent pour ne pas être tenues ! C’est bien la règle d’or des politiciens ! Le pacte de stabilité et de croissance, les critères de convergence ne sont-ils pas tombés dans les oubliettes ?
Une règle d’or devient tôt ou tard tare. Ah sur la tare aigle dort !
Y aurait-il alors une autre proposition commune qui exerçât sur nous quelque intérêt ?
Oui, peut être ! Les deux représentants du couple franco-allemand nous ont pondu l’idée d’un impôt sur les sociétés (IS) commun pour les entreprises des deux côtés du Rhin !
Bien sûr, cet impôt existe déjà dans les deux pays : 33,1/3 % en France avec taux réduit à 15 % pour certaines PME, 29,8 % en Allemagne. Bon, il faudra veiller à l’harmonisation. Mais cette mesure n’aura rien d’extraordinaire !
Enfin, c’était sympa de se retrouver à l’Elysée pour oublier des vacances pourries par la météo…
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