L’ONU a réclamé vendredi une enquête afin de déterminer les circonstances de la mort du dictateur libyen.
Plusieurs versions nous sont servies sur le plateau trouble de la médiatisation :
- Mouammar serait mort, selon Mahmoud Jibril du CNT (Conseil National de Transition), d’une balle dans la tête.
- Le dictateur aurait été blessé à l’intestin selon un médecin
- Kadhafi serait mort au cours d’échange de tirs entre les rebelles et ses propres troupes
- Mouammar ne serait pas mort tout de suite et se serait réfugié dans une canalisation d’où il aurait été délogé par les rebelles. Ces derniers l’auraient alors achevé sous le regard optique d’une petite caméra issue d’un portable qui se frayait un chemin à travers des rebelles en transe ! La vidéo qui en résulte n’est pas d’une qualité telle qu’on puisse certifier que le dictateur était déjà mort ou pas !!
Quoi qu’il en soit le Maître de Libye quitte cette terre en laissant des décombres et tout un pays à reconstruire.
Un long travail attend les Libyens :
- récupérer les quelque 85 milliards d’euros de la famille Kadhafi (avoirs gelés le temps de sortir de la crise)
- poursuivre en justice la famille du tyran (mais une partie s’est réfugiée en Algérie !)
- se doter d’une constitution qui soit innovante car le pays n’existe pas en soi ; il est une mosaïque de diverses tribus.
- organiser des élections démocratiques qui puissent éviter l’écueil de l’islamisme vindicatif (le modèle turc serait, à ce propos, le bienvenu. Mais est-il transposable ?)
Lequel des Kadhafi est mort ?
Mouammar ou bien son sosie ?
Qui lui fit quitter le décor ?
OTAN ou rebelles de Libye ?
L’a-t-on lynché à petit feu
Tout en dansant autour de lui ?
Serait-il mort en belliqueux
Soldat sous les coups de fusil ?
Qui reçut la balle en sa tête
Mouammar ou bien son sosie ?
Qui sortit la mine défaite
D’un gros tuyau d’égout ? Oui, qui ?
Qui se trouvait dans le convoi
Que l’OTAN avait pilonné ?
Quel coup fatal ôta la voix
Du dictateur déboulonné ?
Ca glose un max et ça suppute
Par vidéos interposées
Des caméras que l’on culbute
Ciné de guerriers excités.
Des reportages en traits de flou
La trouble image ensanglantée
D’un homme qui ne tient plus debout
Après nous avoir fait trembler.
Versions variées pour un trépas
O nébuleuse information
Chacun se nourrit d’un débat
Trempé dans la contradiction.
Mais faisons fi de la manière
Et de l’improbable sosie
Un loup a quitté sa tanière
Et dans un piège s’est meurtri.
Les derniers râles ont emporté
Les souvenirs de son passage
Dans ce désert qu’il a drainé
De violence et de carnages.
Les derniers souffles de sa vie
Ont ravivé comme un volcan
L’éclat des sanglantes tueries
Au nom de son entêtement.
Il a revu dans l’éphémère
Ce feu de quarante-deux ans
Les attentats et les chimères
Le pétrole contre l’armement.
Il a plongé le temps d’un spasme
Dans un abysse de vengeance
Vaine effusion de ses fantasmes
Dans les plis de sa déchéance.
Il a songé, instant fugace
A l’enfant de son Aïcha
Dans une effroyable grimace
Il revit les yeux de Safia.
La mort est là ; il l’a tant vue
Dans les yeux de ses suppliciés
Le noir s’étend au cœur des crues
Vagues d’injures incontrôlées.
La mort le prend sans préavis
Ni procédures ni justiciers
Juste des chants, des pleurs, des cris
Et ce désert à ressemer.
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