L’entreprise de sous-vêtements Lejaby cherche un repreneur et attire les hommes politiques de tous poils en cette bizarre campagne électorale où un candidat non déclaré tape fort sur un candidat déclaré qui survole les sondages.
Laurent Wauquiez, petit veau quiet, enfant du pays et Ministre de l'Enseignement supérieur a tenu à se rendre sur les lieux de fabrication de soutien gorges « haut de gamme » qu’occupent des ouvrières fort mécontentes. Il a promis des repreneurs mais pas Qatari. Kate a ri (Kate est piqueuse depuis 10 ans) en voyant Arnaud Montebourg, mandaté par le faux mou de la Rose, pointer son auguste nez après le départ de l’émissaire sarkozien.
- Ma parole, c’est le défilé des bonimenteurs, s’est-elle esclaffée, à défaut d’un défilé de sous-vêtements sous l’égide d’un mécène dont l’âme saine les dames en scène peu vêtirait…
Et oui, deux hommes de droite comme de gauche se sont tous les deux rendus dans l'usine d'Yssingeaux, en Haute-Loire, ce vendredi.
Ne manquait plus qu’un type du Centre. Bayrou réfléchit…
Laurent, également maire du Puy-en-Velay, a évoqué «trois contacts sérieux» susceptibles de donner un patron au site sans cote mal taillée
- Je veux pas qu'on vous vende des illusions», a-t-il lancé en avalant le nœud de la négation. Je me fiche de savoir si le repreneur est amené par un élu de gauche ou de droite !
Wauquiez, furieusement tendance Modem ?
En réalité, deux pistes au cœur du textile seraient envisageables : un Français en lien avec des entreprises italiennes non contrôlées par Berlusconi, et une PME rhônalpine.
On évoque un troisième repreneur potentiel, né à Yssingeaux ! Mais il est dans la maroquinerie de luxe ! L’affaire est loin d’être dans le sac et ne va pas de concert !
Arnaud, lui, thuriféraire de la démondialisation, s’est fait accompagner d’une ancienne responsable de la marque française de lingerie Princess Tam Tam montée sur échasses. Elle propose déjà un nouveau nom pour la société « Lejaby Rue » en juste lien avec ses escarpins aux talons longilignes. L’annonce a fait l’effet d’un concert de percussions africaines qui a rendu gai Pierre, un des rares employés de la société.
- On va la sauver notre usine, lance-t-il confiant. Les 90 collègues qui ont bossé ici ne lâcheront rien ! On occupe l’usine, on se bat, nul ne déleste ring à défaut d’ourler les string. Les ouvrières sont pugnaces ! Opiniâtres, oui, dans bien des cas le sont ! Elles savent qu’elles auront maille à parti avec la crise qui s’est corsée ! Mais on va trouver une solution !
- Sûr qu’on aura une reprise de fil en aiguilles de négociations, renchérit une couturière de 30 ans d’âge qui a bonifié avec le temps. On pourra proposer une nouvelle gamme de soutien-gorge avec prothèse incorporée pour éviter les désagréments d’une nouvelle opération chirurgicale inhérente aux défaillances des prothèses PIP (Produit Intérieurement Pathogène) !!
- Entêtons-nous par tous les Saints, affirme une vieille piqueuse encore foncièrement influencée par un long séjour chez les Carmélites. Ne lâchons rien et profitons de la venue de gros bonnets que meut la jolie campagne électorale. C’est plutôt sympa qu’en nos locaux ils cherchent à en découdre, mais pas trop, quand même !!
Il est sûr que le détricotage industriel serait bien avisé de réfréner ses ardeurs…
Alors pourquoi ne pas se pencher au chevet de cette petite entreprise bien symbolique du savoir-faire français, juste le temps d’une campagne électorale ?
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