Samedi 19 mai 2012. Mélissa, une lycéenne de 16 ans, a succombé aux graves brûlures et traumatismes subis lors de l'explosion d’un engin de fabrication artisanale formé de trois bonbonnes de gaz reliées entre elles et placées sur un muret près de l'entrée du lycée de Brindisi, dans le sud de l’Italie.
Selon les enquêteurs, une de ses camarades du même âge, Veronica, a été opérée et se promène entre vie et trépas. Quatre autres jeunes filles sont grièvement touchées : trois souffrent de brûlures sur tout le corps et une autre risque de se voir amputée des membres inférieurs.
La déflagration est survenue à l’heure où les élèves entraient dans l'enceinte du lycée professionnel Francesca Morvillo Falcone, du nom de la femme du célèbre juge anti-mafia, Giovanni Falcone ! Ce dernier avait été abattu en Sicile il y a près de 20 ans par des meurtriers « du milieu » !
Un symbole a donc été visé et le Ministre de l’Intérieur Mr Cancellieri n’écarte pas l’hypothèse d’un attentat d’origine mafieuse sans écarter la piste d’un déséquilibré ou d’un crime passionnel. Quoi qu’il en soit la peur et le deuil s’installent en ce beau pays transalpin que l’austérité martyrise.
D’aucuns expliqueront les racines économiques du mal. Les difficultés quotidiennes, le chômage, l’endettement, peuvent exacerber la colère et pousser à la violence contre soi (suicide) ou contre les autres (attentats). Mais pourquoi l’innocence et la jeunesse devraient être s’ériger en victimes expiatoires ?
Ils ont aveuglément
fauché l’adolescence
Au nom de
quel combat, au cri de quelle faiblesse ?Ils ont brisé la tige aux bourgeons de jeunesse
Sous l’azur italien lacéré de souffrances.
Du gaz en
trois bonbonnes à l’entrée d’un lycée
Un instant
fatidique déclenché par l’immondeLe sang de Mélissa et les chagrins du monde
Que d’autres agonies, en latence, congréent.
Comme ces années de plomb par la mafia repues
Peur, indéracinable, ô la peur, de retour…
Attentats
intentés contre douce innocence
Dans cette
austérité qui nourrit les souffrancesDe folie meurtrière sous les vides discours...
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