Les éditorialistes ont la dent dure à l’égard du discours de politique générale qu’a tenu le Premier Ministre JMA (Jean Marc Ayrault) hier à l’Assemblée Nationale.
Il faut dire que ça ronflait sec dans l’hémicycle quand ça ne tweetait pas intempestivement ou que ça ne consultait pas ses textos avec fébrilité. JMA n’est pas un orateur mais peu lui chaut. Il s’est plié à cet exercice convenu : parler devant les députés pour dévoiler sa feuille de route.
A gauche, le journal Libération salue normalement «le retour du Premier ministre» dans sa fonction traditionnelle de conduite de la politique du pays, avec pour maître mot la «concertation».
En espérant que concertation ne rime point trop avec consternation.
Jean-Paul Piérot prête sa plume pour écrire un mot et retient dans L'Humanité «que les efforts exigés pour tous seront répartis proportionnellement selon les revenus de chacun». Mais l'éditorialiste du journal communiste regrette que, «sur les dossiers sociaux les plus lourds, JMA soit resté dans les clous trop serrés du rigorisme de la chasse aux déficits».
Certes mais à aucun moment JMA n’a sorti le mot « rigueur ». Pourtant, il semble vrai que dans l’ère austère, Ayrault s’terre !
Sur la rive droite aux doux relents d’UMP chiffonné, Le Figaro juge qu'«après ce discours de politique générale, les Français ne sont donc guère plus avancés. Ils savent que la hausse de la fiscalité sera la pierre angulaire du quinquennat, mais quid du reste? Tout est flou».
Ainsi écrit Paul-Henri du Limbert en reprenant le mot « flou » qu’avait jadis utilisé Martine Aubry pour qualifier les discours de son rival Hollande, lors des primaires socialistes !
-
Quand il y a du flou c’est qu’il y a un loup, avait dit la
Maire de Lille !
C’est vrai que ce discours fut
flou ! On sait juste que l’impôt renfloue, mais quel impôt vraiment ?
Pour certains ce flou flouera ! Les riches apparemment ! A moins
qu’ils envoient des flous monétaires dans des paradis fiscaux aux rayons de
soleil flous.
Certes le speech fut à rides ! De grosses lignes d’expression désapprobatrice dans les rangs de l’UMP.
Hubert Coudurier, du Télégramme, a entendu «une déclaration d'intention un peu terne, mais aussi un catalogue de ce qui va mal en France». Alors prosternons-nous ou est ce prose terne ?
Ni l’un ni l’autre car le moment est mal choisi pour tomber dans la grandiloquence et les tournures emphatiques. Les mots de JMA sans être lyriques ne se vêtaient pas de ternes oripeaux. Le Premier Ministre a simplement annoncé une couleur entre gris d’austérité et rose de croissance. Il a fait du Hollande demi-vieux avec quelques trous d’imprécision…
On ne pourrait lui en vouloir ! La droite, toute regonflée de critiques, n’aurait sûrement pas mieux fait !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire