Régine Desforges, la rouquine
indomptable, dans la vague contestataire de 1968, aura fait parler d’elle comme
éditrice (sous le nom d’Irène) d’une nouvelle érotique de Louis Aragon, Le con
d’Irène. Pied de nez à la censure qui lui rend bien !
Mais cette femme de gauche a des
ressources ! Le cœur vissé dans la décolonisation et l’âme ouverte à la
libération des peuples elle usera de sa plus belle plume pour écrire une
fresque historique de 10 tomes « La bicyclette bleue ».
Pour écrire cette saga, elle avait
rencontré, selon Le point, "des personnalités comme
le général Giap, le vainqueur de Diên Biên Phu, ou les compagnons d'armes de
Che Guevara. "Un jour, un ancien ministre de De Gaulle m'a dit
: Pour une femme, vous ne dites pas de conneries sur la guerre",
relatera-t-elle avec fierté !
A l'écran, l’héroïne cycliste, la rousse
Léa, sera incarnée par Laetitia Casta. Les scènes sont mesurées mais autant que
les démélés judiciaires avec les
héritiers de Margaret Mitchell, auteure d’ »autant en emporte le vent »
qui ne parvinrent pas à convaincre la justice que la Française avait plagié l’Américaine !
Cette œuvre de longue haleine ne
pourrait occulter la profusion de quelque 40 livres, certains très érotiques,
et qui auront titillé les penseurs de son époque si soucieux du maintien des
bonnes mœurs.
Repose en paix jolie rebelle !
Qui
t’inspira La Rousse, est-ce un petit Robert
Aux
parfums érotiques en nos brumes d’hiver ?
Qui
t’inspira Régine dans tes flammes ardentes
Au-delà
des censeurs et des âmes pensantes ?
Un bleu
de bicyclette aux mystérieux rayons
Une
chaîne rebelle aux maillons d’aiguillon
Un mai
soixante-huit dans ton cœur bien ancré
Une plume
étincelle pour des mots en brasier.
Qui
t’inspira La Rousse dans tes publications ?
Les
grèves hissent un esprit supposé d’Aragon
C’est
déjà qu’on dit reine la beauté de ta prose
Et
s’aiguisent en querelle tes épines de rose !
Une
empreinte de Sade en tes contes pervers
Et déjà
la morale bannit ton univers
Sulfureuses
effluves en justice blâmées
Sur ton
cou d’outre-mœurs un collier de procès.
Qui
t’inspira La Rousse que rien ne vînt blêmir ?
Une
colère sourde et le goût d’en finir
De cette
hypocrisie aux regards pudibonds
Par des
mots sur les maux d’un trop chaste horizon.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire