Vingt-cinq
ans après la chute du mur de Berlin, les séparations entre les hommes n’ont pas
abdiqué ! Une cinquantaine de fortifications séparent des nations !
Une plaie
qui sépare Israël de l’Egypte, une brisure qui s’étend sur le désert mexicain
et limite la venue vers l’El Dorado américain. Plus loin une muraille qui
sépare l’Inde et son voisin pakistanais. Les deux Corées toujours divorcées…
Les
hommes établissent les murailles que leurs cœurs ombrageux commandent.
La peur
de l’étranger, la phobie de l’envahisseur, le retranchement dans le
patriotisme, sont autant de bâtisseurs de murailles où fleurissent miradors et
barbelés.
Des gens
y meurent, fusillés avant que d’avoir pu les enjamber.
Des
espoirs s’y fracassent.
Des murs
comme autant de griffures à notre humanité…
Des murs
Comme autant de griffures
Sur les bonnes manières
Et la civilité…
Des murs
Comme autant de blessures
Hérissés de colères
En mille barbelés.
Des murs
En sordide prière
Pour condamner la Terre
Aux flux d’obscurité
Des murs
Pour sceller la colère
Des tensions séculaires
En symboles damnés.
Des murs
Comme autant de ratures
Sur les pages trop pures
De l’amour espéré
Des murs
Comme un poing qu’on assène
Sur les grâces humaines
De la fraternité.
Des murs
Comme un cri d’agonie
Qui nourrit chaque nuit
L’ostracisme sournois
Des murs
En décor d’apartheid
Dans l’enclave trop laide
Où gémit le paria
Des murs
Pour peu qu’ils ne s’éboulent
D'autres déjà refoulent
Les espoirs immigrés
Des murs
Pour peu qu’on les abatte
D'autres alors prennent date
En nos calendriers
Des murs
Comme autant de zébrures
Rayant de démesure
Les espoirs de la Paix
Des murs
Comme surgis de nos cœurs
Architectes vainqueurs
Sur la Terre égarée…
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