Ce 11 janvier 2015 restera dans nos mémoires collectives.
A Paris, entre la place de la République et celle de la Nation, des milliers de gens ont défilé, en communion républicaine, pour dire Non au terrorisme, Non à la boucherie des djihadistes de tous poils, Non à la mort de la liberté d'expression !
Ils y a ceux qui honoraient la mémoire de Charlie Hebdo, ceux qui se fichaient des caricatures mais qui signifiaient, par leur présence, que la liberté de dire et de dessiner était gravée dans le marbre de notre démocratie.
Il y a ceux qui nourrissaient l'espoir d'un lendemain plus fraternel, un lendemain où les différentes communautés pourraient se parler, sans se stigmatiser...
Il y a ceux qui songeaient à leurs proches, fauchés par les terroristes parce qu’ils étaient dessinateurs de libre pensée, journalistes, chroniqueurs, essayistes...
Il y a ceux qui pleuraient les membres de leur famille décimés pour avoir porter l'uniforme de policier ou parce qu'ils étaient juifs ou avaient eu le malheur de faire leur course dans un magasin cacher.
Il y a ceux qui marchaient, l'âme en peine, encore incrédules de l'apocalypse et cherchant à sortir d'un cauchemar !
Il y a ceux qui déambulaient, portant en leur âme la peur d'être montrés du doigt, la grand messe étant achevée : communauté musulmane en mal de positionnement dans une société laïque. Mais ils marchaient, pour le moment, dans leur certitude citoyenne.
Il y a ceux qui avançaient avec, dans les yeux, l'étoile ternie de David sous les sombres menaces de nuages létaux.
Et puis, il y a ceux qui, représentant leur pays, avaient fait le voyage pour montrer leur compassion, leur soutien à la France, pour montrer que le combat contre le terrorisme était une lutte mondiale. C'était le défilé des Grands de ce Monde, Merkel, Cameron, anciens ministres de France, ancien Président de la République...
Certains venaient là pour un sincère soutien à notre France, d'autres s'étaient fait inviter pour redorer un blason souillé par des atteintes au droit de l'homme (Netanyahou, le premier Ministre israélien, pour ne citer que lui).
Mais ne boudons pas notre plaisir. La France s'est retrouvée, le temps d'un dimanche, uni, fidèle à ses valeurs.
Alors, même si les lendemains déchantent, même si les brisures et fissures retrouvent leur chemin sociétal, il nous faudra toujours ressortir de notre mémoire collective cette communion républicaine, extraordinaire et si fragile car si fugace !
Jean
songeait à Cabu
A
ses dessins mordants
Coups
de poings sans abus
Juste
un peu insolents.
Renaud
pleurait sans fin
L’esprit
de Wolinski
Au
nom de tous les seins
Libertaires,
insoumis.
Charb
était dans le cœur
De
Juliette éplorée
Souvenirs
de douleur
Dans
les pas égrenés.
Jérémie
de Tignous
Gardait
sous son parka
Un
dessin qui émousse
Quelques
ayatollahs.
Noémie
revivait
Au
fond de sa mémoire
L’ironie
d’Honoré
Blancs-noirs,
jubilatoires.
Fatima
les suivait
Sans
l’ombrageuse offense
D’une
stigmatisée
Réépousait
la France…
Marianne
était belle
Dans
sa diversité
Dans
l’émotion charnelle
D’une
laïcité !
Le
martyr de Charlie
Portait
en pavillon
Notre
démocratie
Et
le droit d’expression.
Communion
silencieuse
Dans
la fraîcheur d’hiver
Face
à l’ignominieuse
Apologie
des guerres.
Catharsis
aux pas lents
Dans
les rues de Paris
Pèlerins
émouvants
Dans
leur digne mépris.
D’une
grâce fugace
Tout
un peuple se meut
Pour
habiter l’espace
Des
sanglots amoureux.
L’amour
des libertés
Du
respect de chacun
Bannir
l’autodafé
Qui
décime un dessin.
Et
la foule applaudit
La
vertu policière
Auréole
éblouie
De
clameurs familières
On
porta les héros
Au
pinacle émotif
Comme
des calicots
Aux
accents laudatifs.
Devant
marchaient les grands
Quelques-uns
d’imposture
Tant
s’attachait le sang
A
leur fausse droiture.
Mais
qu’importent les faux
Les
fabriques d’image
Le
malheur était beau
En
ce pèlerinage.
D’une
grâce furtive
Tout
un peuple se meut
Dans
l’ivresse émotive
Qui
embrume les yeux.
Un
élan, fraternel
Suspendu
quelque temps
Au
fil émotionnel
Dans
le chagrin du vent.
Pour
retomber un jour
Sur
le gris monotone
De
nos plats carrefours
Que
nos routes dissonent…
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