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dimanche 9 octobre 2016

PIERRE TCHERNIA, LE DERNIER GRAND DE L'ORTF



Pierre Tchernia a tiré sa révérence dans la nuit de vendredi à samedi, à l’âge de 88 ans.
Pierre est une légende du petit écran, un pionnier de l’ORTF au même titre que Pierre Sabbagh, Pierre Desgraupes ou encore Pierre Dumayet.

Mais sur les 4 Pierres c’est bien Tchernia qui aura marqué le plus l’histoire de l’audiovisuel français du petit écran noir jusqu’à l’ère d’Internet.

Curieux de tout, créatif, il a marqué de son empreinte les premières grilles de programme télévisuel entre deux mires d’attente. Il participe au premier journal télévisé en 1949, lance plusieurs émissions comme Monsieur Muguet s’évade ou la boîte à sel.

Il produit et présente L’ami public numéro 1, une émission qui fait découvrir la magie de Walt Disney.

Il anime Cinq colonnes à la Une à partir de 1965 puis connaît la renommée avec sa fameuse émission Monsieur Cinéma ! Une tranche de culture cinématographique qui vivra de 1967 à 1980.

Sur la fin de sa vie, il rejoindra Arthur dans l’émission Les enfants de la télé.
Mais le gai luron ne se contente pas du petit écran. Le cinéma dont il sait tant évoquer les charmes à la télévision le happe totalement.

Il devient réalisateur après s’être dépensé devant la caméra en acteur épisodique (La belle américaine, 1961 – La guerre des boutons, 1962…).

Il réalisera quatre films : le viager (1971), les gaspards (1974), la gueule de l’autre (1979) et Bonjour l’angoisse (1988).

Présentateur, acteur, scénariste, réalisateur, Pierre était aussi un narrateur hors pair, prêtant sa voix à des dessins animés relatant la vie d’Astérix, ce petit gaulois dont le père artistique, un certain Goscinny, était un ami très cher.

Durant toute sa vie, cet homme affable, d’une rare simplicité en dépit des lauriers de César lui tombant sur le crâne dégarni, aura fait l’unanimité. Il représentait la mémoire du cinéma français et nous aura fait devenir des cinéphiles, à des degrés divers.

Chapeau bas Monsieur l’artiste et bien le bonjour à Goscinny, Ventura, Serrault, Noiret. Tu les as tant aimés et ils te l’ont si bien rendu.


Encore bravo Monsieur Cinéma d’avoir été, en toute humilité, un grand homme de l’image et de la vie !


Tchernia caricaturé par Uderzo
dans un album Astérix



Il a crevé l’écran, son sourire cache mire
D’une télévision à ses balbutiements
Les tout premiers JT que le grand Charles admire
Tant qu’ils ne raillent pas ses moult agissements.

Il a crevé l’écran de l’appareil à lampes
Son sourire éblouit tout le petit salon
Le crâne dégarni sous les feux de la rampe
Et l’élégante voix au soleil des dictions.

Il parcourt les années dans cette aire cathodique
Au fil de ses idées qui ne tarissent pas
Repeint de cinéma le repos catholique
S’installe en nos foyers et s’invite aux repas.

Quand le petit écran gémit d’une étroitesse
Il en sort sur un pied de caméra douée
Colore les pellicules d’une histoire de vieillesse
Où Serrault, merveilleux, nous joue les vies âgées.

Puis il revient, gracieux, à ses premières amours
Et Mardi cinéma, les enfants de télé
Orchestrent à l’envi comme l'éternel retour
D'un jeune homme éclairé de rêves passionnés.

Jusqu’au bout d'un long film quand l’image se brouille
Alors s’éteint la voix qui avait enchanté
Il restera l’aura d’une flamme en vadrouille
Au cœur de souvenirs des enfants retrouvés.

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