A
Alep-Est, l’enfer signe chaque jour un nouveau contrat avec la mort. Les
derniers tracts largués par les hélicoptères de Bachar El Assad promettent des
jours plus sombres aux habitants terrés comme des rats, sans eau, sans
électricité et quasiment sans espoir de voir l’Occident les sortir des ténèbres.
La
camarde compte ses nouveaux adhérents : 143 civils dont 19 enfants ont
péri en une semaine de bombardements à l’artillerie et depuis les airs, dans
Alep-Est, tandis que 16 autres civils, dont 10 enfants ont été tués par les
salves des rebelles à Bachar, cette fois-ci dans Alep-Ouest.
La
ville universitaire n’est qu’un champ de ruines. Les hôpitaux sont visés sans
que l’Occident n’intervienne. Obama ne veut plus d’intervention terrestre et
son successeur, Trump, pourrait se laver les mains en laissant un Poutine pro El
Assad (pour des raisons bassement stratégiques) continuer à régler le conflit.
François Hollande en fin de règne et l’Angleterre du Brexit se regardent en
chiens de faïence pour savoir qui des deux osera se salir dans cette sale
guerre.
Alors
Alep se meurt. L’enfance agonise dans les bas-fonds de fortune où survivent des velléités scolaires et familiales
Des
terriers de fortune pour éviter les bombes. Une gageure dont se rit la Lune.
La
super sphère lumineuse du 14 novembre n’aura
pas chassé l’obscurité des haines assassines.
Et l’enfant s’en est allé…
Il voulait voir la lune, on l’annonçait
trop belle
Très proche des regards de son aura
rebelle
Il voulait voir la lune, pauvre petit
Pierrot
Mais on le retint là, croupi dans son
ghetto.
La mort emplit la nuit et les journées
d’enfer.
- Ne sors pas mon petit, lui supplia la
mère
De grands aigles d’acier laminent la
cité
Sous l’éclat d’explosions Alep est enterrée.
Il voulait voir la lune, elle brillait
magistrale
Comme une féerie bravant le sépulcral
L’enfant ne la vit pas du fond d’un
vieux caveau
Fripé d’humidité, cerné de caniveaux.
Puis le jour s’est levé, la lune a
disparu
Une bombe éclata au profond de la rue
La poussière et le sang recouvrirent de
leur voile
Le visage d’enfant, les yeux dans les
étoiles.
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