Mossoul, l’ancienne Ninive de l’empire
assyrien, vit depuis 2014 aux mains des djihadistes de l’Etat Islamique (Daech)
qui en ont fait leur ville symbole.
Depuis le 19 février, les forces
irakiennes, aidées d’une coalition internationale (soutien principalement
aérien) ont lancé une vaste opération de reconquête de la partie ouest de la
ville.
C’est l’ultime étape d’une opération
amorcée le 17 octobre 2016 pour libérer la gigantesque agglomération.
Une ultime étape qui s’avère délicate. L’Ouest
se compose de vieux quartiers entrelacés aux boyaux étroits où nul char d’assaut
ne peut se mouvoir. Le bombardement de la coalition paraît tout aussi
impossible sauf à provoquer des milliers de victimes civiles.
Ces dernières fuient déjà en masse de
Mossoul-Ouest. Quatre mille personnes fuiraient chaque jour de cet enfer futur,
de ses imminents combats de rue, maison par maison, déminage sur déminage car
Daech reste un spécialiste des voitures piégées.
Un exode massif, de femmes, d’hommes et
d’enfants aux regards hagards. Des fantômes d’une guerre qu’ils ont vécu dans
leur chair, sous la perpétuelle menace d’exécution des hommes en noir, agonis
de propagande djihadiste, privés de leur liberté et qui se demandent, à présent
qu’ils l’ont retrouvée, ce qu’ils vont devenir.
Mossoul vit son ouest en tragique
espérance
Liberté arrachée au fil des avancées
De soldats nationaux au chevet des
souffrances
Dans les dédales étroits que le diable a
piégés.
Les combats corps à corps de tireurs
embusqués
La sueur au fusil, au fond des yeux la
peur
Dans les veines urbaines rodent mille
dangers
De suspectes voitures en fantômes tueurs
Liberté retrouvée au grand prix de l’exode
Quand tant de cœurs aimés sont resté
dans l’enfer
L’islamique fléau de tensions s’accommode
Jusqu’au bout des combats en ce mortel
hiver.
Les visages meurtris des survivants
hagards
Se tournent obstinément sur la ville
encerclée
Cliquetis de combats, impétueux
brouillards
Noircis de fumées rudes dans le ciel
explosé.
Les retrouveront-ils en ces jours qui s’annoncent
Comme un ballet de sang sur la scène
létale ?
Seront-ils boucliers contre l’ire des
semonces
Le deuil les prendra-t-il en sa course
brutale ?
Mossoul vit son ouest en tragique
espérance
Les démons retranchés dans l'aire propagandiste
Feront payer très cher cette
luminescence
Qui refleurit à l'est en bougies pacifistes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire