Le dernier court métrage de Marc Hélezespris ne dure que dix
minutes est c’est déjà particulièrement pénible pour les nerfs. L’histoire est
une fable qui nous transporte dans un pays fictif, avec une ribambelle d’emplois
du même qualificatif et où sévit une méchante guerre civile activée par une
armée de juges à la solde d’un tyran débonnaire, Seto Lande (Steve Flamby, un
comédien à la retraite dont la physionomie n’est pas sans rappeler un hôte
élyséen).
Cet état d’insurrection qui consiste à essuyer des tirs de
casseroles cohabite avec une période électorale. Il s’agit de voter pour
désigner le successeur de Mr Lande. Un candidat ultra-libéral se présente qui est
particulièrement mis sur la sellette et en examen à la suite d’affaires
louches.
L’homme, Ulysse Thériat (interprété par un intermittent du spectacle aux faux airs de François Fillon) se
réfugie, à Meaux (aucun rapport avec la ville d’art d’Oise), chez son ami Fred Bouche (incarné par
Brice Hédemaux, aux faux semblants d’un spécialiste des prix de petits pains au
chocolat) après une course poursuite
effrénée pour échapper à une meute de magistrats hystériques, et trop sentant
cieux de la victoire !
Les deux hommes se lamentent. On leur vole l’élection !
Ulysse évoque sa femme, Pénélope, dont l’Audi s’est, d’hommes-hères, retrouvée
les 4 pneus en l’air. Sa colère est froide et une stalactite surgit de sa
narine droite (la gauche n’est jamais filmée) exhibant ainsi le seul effet
visuel exploité dans ce navet insipide.
Fred, faute d’autres choses, propose à son ami de manger du
Brie. Paradoxalement ce fromage de vache (tout autant que son propriétaire qui
joue au laid cru) ne les portera pas aux sommets, il n’est que Brie anti-cimes !
La caméra filme interminablement la mastication d’Ulysse, tout à son Brie. On
dirait qu’il rumine comme une vengeance.
Un procédé elliptique nous permet de
nous transporter à deux jours plus tard, au sein d’un gymnase arrangé comme une
sale défaite. On y voit Ulysse tenir un discours besogneux mais on comprend qu’il
s’agit de son hologramme. Car le vrai Ulysse est toujours retranché dans son
bastion, encerclé par les troupes de Casa Nova (Case Neuve en langage mexicain)
un latino, chef du parquet et triste sire qui chante, en ré, Ferré « l’âme
est moirée, l’amère ! » rien que pour énerver le duo des assiégés.
L’assaut est donné dans un désordre indescriptible, dans les
affres d’une musique d’un carnaval qui rit (incarna Walkyrie ?) où même le
vague n’est rien.
Le film se termine par une vision apocalyptique, sous pots catalytiques,
où gisent les deux cadavres des politiciens. On cherche encore une allégorie
dans tout cet amphigouri mais on ne la trouvera pas.
Encore un
film qui ne restera pas dans les annales, m’a précisé un ami proctologue.
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