La
Guyane, vaste territoire d’Amérique du Sud (83.000 km²) est un de nos
départements d’outre-mer. Mais son éloignement de Paris (7000 km) la rend
étrangère aux préoccupations de la Métropole et de tous ses maîtres au poli
teint.
Sauf que,
depuis quelques semaines, les Guyanais se sont invités dans la campagne
électorale française en faisant fuser leur courroux, suivant le fil d’Ariane de
l’indignation.
Les
caméras se braquent alors sur ce morceau de France, voisin du Brésil et que
dynamisent brusquement « 500 frères » contre l’insécurité. Ce sont
des hommes encagoulés mais qui, contrairement aux Corses, ne cherchent pas à
plastiquer mais vont de place en place tiquant contre l’incurie de la France
face aux violences subies là-bas.
Oui, ces
hommes en noir, mais non armés, sont les fers de lance de toute une population
exaspérée de subir une violence due à l’oisiveté mais liée à une immigration
débridée. L’Eldorado exercée par la base de Kourou (lancement des fusées Ariane)
a suscité des venues en masse de voisins Surinamais, qui parfois surinent à
mort. Il y a aussi des Brésiliens, venus du sud : des orpailleurs marrons,
au cœur bancal, aurifère, qu’alors y faire ?
Justement,
on peut y faire régner l’ordre ! C’est la priorité pour la
population ! La vie économique ne peut se développer que dans un climat
serein, hors des rackets, assassinats, agressions diverses. Halte aux drogués
que le démon de l’aiguille anémie quand il est, dans le sang des Guyanais, mis.
Alors il
faut interpeller ce pouvoir en fin de règne. Le collectif « Pou La Gwiyann
dékolé » (pour la Guyane décoller !) demande à Hollande et à son
gouvernement d’entamer les discussions avec la société guyanaise qui n’en peut
plus d’être victime, de coups massifs, de coups, de coûts…
Alors
Matthias Felk, le nouveau ministre de l’Intérieur s’est déplacé. Felk est le
nouveau patron des policiers depuis que le père Leroux s’est fait démissionner
de la Place Beauvau pour avoir mis beaucoup de chic au rets lui permettant
d’aller pêcher ses fillettes comme assistantes parlementaires).
Felk, aux
fosses allures de Hollande, se dit qu’il faut panser les plaies. Il faut penser
l’épeler F-E-L-K soit « et feu est
l’cas », un cas d’incendie qui nécessite un pompier de service. Il tient
quand même à se faire accompagner de son homologue des Outre-Mer, Ericka
Bareigts, petit brunette, native de Saint Denis, et donc, de ce fait,
spécialiste de la réunion.
Et
pourtant les réunions patinent. Alors Ericka débloque la situation en
présentant des excuses :
"Tout à l’heure on m’a demandé de faire mes excuses au
peuple guyanais. Au bout de tant d’années d’histoire, c‘est à moi que revient
l’honneur de dire au peuple guyanais, au-delà de ma personne, de ma petite
personne, au-delà des fonctions, toutes mes excuses au peuple guyanais pour
qu’ensemble nous puissions construire le quotidien mais aussi l’avenir de la
Guyane", a déclaré la ministre.
Excuse de quoi ? Rien n’est précisé mais à l’image d’un
« je vous ai compris » gaullien, la petite marque d’attention fait
son effet : les discussions reprennent autour de la petit princesse Ericka
en espérant qu’il n’y aura pas trop de bla bla : faut qu’je travaille,
lance-t-elle en sentant que l’heure est gaie pour les transactions.
Alors elle sort le chéquier pour sortir d’une situation
carafe-Cayenne.
On va payer des fonctionnaires de gendarmerie pour bien
plomber la dette fillonnesque et on injectera entre 30 et 50 millions pour
construire un tribunal de grande instance et une prison à Saint-Laurent où tant
de marauds nient les règles de bienséance.
Quatre cent millions d’€ seront injectés dans l’éducation pour
faire une belle ardoise (dira le Sarthois) mais surtout pour combler un retard considérable.
85 millions d’euros irrigueront le système de santé guyanais tel le remède
sain.
De l’argent, toujours de l’argent et ça fait marrer les
oiseaux. Ils se marrent au nid comme des pies rogues.
-
Ah, ah, ah ; ils n’ont rien compris !
On est marri pas sous la pénurie de ressources,
encore que… Non, nous on veut un autre statut pour la Guyane !
Alors les représentants du collectif ont rejeté le
protocole d’accord qui leur avait été soumis, estimant que le plan d’urgence de
1,085 milliard d’euros annoncé la veille était du « saupoudrage »
Ericka est repartie, triste à en mourir en se disant
qu’on ne peut attendre de l’Etat tout (attendre de laids tatous).
Le
collectif "Pou La Gwiyann dékolé" demande désormais « au
président de la République et au gouvernement d'entamer les discussions avec la
société guyanaise afin d'ouvrir un débat clair, transparent, visant à doter le
pays, trop éloigné des centres de décisions hexagonaux, d’un statut particulier
pour la Guyane" !
Pourtant,
un référendum sur l'autonomie de la Guyane s'était tenu en 2010. Le
"non" l'avait largement emporté.
Mais
cette crise est l'expression de l'échec de ce refaire-un-DOM, observe Gauthier
Horth, un membre du collectif, car le cadre réglementaire n'est pas du
tout en adéquation avec la réalité guyanaise.
Alors
oui, les blocages continuent, et la revendication porte désormais sur 2,5
milliards d’euro et un autre statut. Pour le premier ministre, sortant d’une
case neuve et pas vraiment créole, la demande est irréaliste ! C’est, pour
l’instant, l’impasse alimentée par un pas de tir de courroux.
La petite
Bareigts soupire encore.
Tant d’efforts
pour rien minent son âme, Ericka.
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