Un blog qui suit l'actualité et cherche à y trouver des éléments humoristiques. Un blog aussi poétique quand il le faut... Avec de la gravité.
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vendredi 14 juillet 2017
jeudi 13 juillet 2017
LOUCHE, LE CAS LAMBERT...
Jean-Michel
Lambert aurait tellement voulu que l’affaire ne refît pas surface, qu’elle
allât, à son tour, se noyer dans la Vologne pour y demeurer à tout jamais.
Mais voilà,
plus de trente ans après les faits, le fantôme du petit Gregory a refait
surface, replongeant les différents acteurs de ce triste mélodrame dans le
trouble le plus anxiogène qui soit.
Lambert fut
le premier juge dans l’affaire Grégory. Il avait 32 ans lorsque, le 16 octobre
1984, le cadavre du petit Grégory Villemin, quatre ans, est retrouvé pieds et
poings liés dans la Vologne (Vosges).
Seul juge
d’instruction à Epinal (Vosges), sans le but de se forger une image (d’Epinal
comme il se doit) mais pour simplement faire le job (comme disent les British)
il assuma ses fonctions. L’envie de se saisir de l’affaire et de bien la mener
monte à Lambert (Lamennais-Montalembert ? Ça sent le catholicisme libéral ?)
Dès les
premiers jours de l’enquête, quelque peu sublimé par les caméras, Lambert se
sent rugir de convictions, son état d’esprit, un peu tigre, égo, rit ! Rit
de ce qu’en penseront les gens ! ll agit comme un magistrat notable et
sonne le glas de Bernard Laroche qu’il croit coupable. Lambert, huile,
sonne !
La
culpabilité ne repose pourtant que sur les accusations de la jeune Murielle
Bolle, 15 ans ! Des affirmations sibyllines mais qui lui plaisent :
c’est l’apparat Bolle !
Puis
Murielle se rétracte, elle serait tract à tous slogans, même les plus
fallacieux. A 15 ans, on ne mesure pas le mal qu’on peut faire. Murielle marche
seule, le long de la Vologne, des remords plein la tête ; de honte se
languit Bolle (seule, en guiboles). Alors Lambert libère Laroche, trois mois
après l’avoir mis en détention. Pour tant d’amateurisme ses détracteurs le
qualifient de « petit ». C’est le petit juge qui engage une affaire
sans professionnalisme.
« Là Petit
vient emmanchant » raille un avocat boulimique vivant avec une anorexique
pour un problème d’équilibre alimentaire.
Un autre
opposant le considère trop mou et susceptible d’être trompé par de faux
témoignages. Ce à quoi rétorque un de ses supporters : Jamais Lambert n’est
lent berné !
Mais, le 29
mars 1985, alors que Laroche, aux faits des délices du yaourt retrouvé (son
dessert favori), pense reprendre le fil
de sa vie, le destin va frapper !
Il se fait tuer par Jean-Marie Villemin, le père de l’enfant, persuadé de la
culpabilité de Laroche. Quand gens marient viles mains (la droite comme la
gauche) pour manipuler l’arme le drame est conséquent !
Voilà Mr
Villemin incarcéré, à son tour. Mais le 5 juillet 1985, Christine Villemin se
voit inculpée en tant que corbeau (on devrait dire Corneille car c’est une
femme mais ça fait un peu trop littérature à Cid !). Un corbeau, en la circonstance, n’est pas un
oiseau noir qui tient dans son bec un fromage en regardant couler la fontaine.
Ici le corbeau est un homme ou une femme qui déguise sa voix pour la rendre
masculine et qui profère des menaces de mort, par téléphone puis par écrit
quand la facture téléphonique commence à coûter plus que le lot de 10 timbres
postaux.
Puis
Christine Villemin est innocentée (à ne pas confondre avec Line aux cent thés,
une herboriste patentée qu’a connu un arrière grand-oncle que je n’ai jamais
rencontré !). En revanche, Jean-Marie sera condamné à 5 ans d’emprisonnement
dont un avec sursis, pour le meurtre de Laroche : tard paie hyène mais
finit par payer pour son forfait.
Le 16 décembre 1993,
Jean-Marie Villemin est condamné à 5 ans d'emprisonnement, dont un avec sursis,
pour le meurtre de Bernard Laroche. Il sera libéré quelques jours après, ayant
purgé l'essentiel de sa peine en détention préventive, de mars 1985 à décembre
1987. Mais là encore, la justice joue les fofolles et au procès de Jean-Marie Villemin devant les
assises de Dijon, la moutarde monte au nez de l’avocat général qui tacle
Jean-Michel Lambert en le qualifiant de « mémorable funambule de la
pensée », dont il espérait qu’il avait « conscience des catastrophes
dont il avait été indirectement la cause » !
Pour tant de
dysfonctionnement, l’Etat est condamné à verser 35.000 euros à chacun des
parents de Gregory ! Ça creuse la dette, comme dirait une Sarthois qu’on
n’entend plus tellement tant sa peine est l’opérante (entends sa Pénélope
errante !).
En 2008
l’enquête est rouverte pour une nouvelle recherche d'ADN.
Le 24 avril
2013, le procureur général de la cour d'appel de Dijon, Jean-Marie Beney,
présente les résultats non concluants des dernières analyses ADN et annonce que
le dossier n'est pas clos, mais que scientifiquement, "l'espoir" de
trouver le coupable "s'éloigne".
Enfin, le
14 juin 2017, l'oncle et la tante de Jean-Marie Villemin, ainsi qu'une
belle-soeur, sont interpellés dans les Vosges, et la grand-mère de Grégory,
Monique Villemin, est également entendue, mais en audition libre en raison de
son état de santé. L’affaire est relancée.
Pour Lambert
c’est le cauchemar. Il ne s’est jamais pardonné la mort de Laroche. Il avait à
peine cicatrisé quelques plaies pour retrouver la paix et penser l’épeler :
P A I X…Hélas, ça fait « paix haïe, X… X, la plainte contre, le retour de
jargon juridique, le retour de la Presse, les interviews…
Trop lourd
pour lui.
Lambert
juge qu’il ne pourra supporter tout cela. Dans la résignation du suicide le
juge est parti.
Le corps du magistrat est retrouvé chez lui, dans
son bureau, avec un sac plastique noué sur la tête à l’aide d’un foulard, selon
une source proche du dossier.
La
recherche éperdue de la vérité se montre parfois bien assassine.
Le petit
juge s’en est allé, emportant peut-être dans sa tombe une part de vérité…
mercredi 12 juillet 2017
MOSSOUL LIBEREE
Neuf mois de combats pour libérer
Mossoul et donner le goût de la victoire aux Irakiens, si longtemps sous le
joug de l’État Islamique (Daech). Neuf mois de combats pour redonner à Mossoul,
deuxième ville d’Irak, le goût de vivre, de respirer loin de la poudre et des
menaces d’attentats ou d’explosion de kamikazes.
Les familles sortent des ruines,
fantômes poussiéreux, les yeux hagards, le visage creusé par la faim et la
peur, encore incrédules devant cette liberté qui paraît fragile.
Neufs mois de terreur, de vie sous terre
ou, pour certains, le risque de l’exode sous des feux sporadiques, à la merci
de la moindre mine, de la moindre déflagration déclenchée par les fous
djihadistes.
Est-ce pour autant la fin de L’État
Islamique ? Oui, selon certains spécialistes. Car le rêve d’un grand
Califat situé entre la Syrie et l’Irak finira par tomber au fur et à mesure que
tomberont Raqqa (fief de Daech assiégé par des forces soutenues par les USA),
Tal Afar, Hawija ou encore la région d’Al-Qaïm.
Est-ce la fin du terrorisme ? Non
hélas. Une guerre asymétrique va perdurer. Les soldats de Daech n’opéreront
plus sur leur terrain de prédilection mais continueront à semer la mort en
Europe, aux USA, en tout lieu où les valeurs démocratiques les irritent !
La libération de Mossoul, ville martyr,
ne pourrait bien ne servir qu’à attiser le feu terroriste sur d’autres
théâtres, là où fleurissent les promesses de liberté éternelle, là où
l’humanité cherche à perpétuer l’héritage des lumières.
La haine des djihadistes, on le sait
depuis quelques années, n’a pas de frontières...
Mossoul panse les
plaies d’une guerre d’usure
Long sera le chemin
des guérisons pérennes
Des lacis de gravats
signent en chemin de peine
La mémoire dévastée et
l’éclat des brisures.
Les fantômes errants
de leur pas douloureux
Marchent en trébuchant
sur cette paix fragile
Des menaces ombragées
en ardeur nécrophile
Habitent dans les
cœurs sous des plis nauséeux
Danse la femme kurde
aux bras de son fusil
Étreint comme un héros
dans les rues laminées
Chante la combattante
sous le treillis fané
Quand dans ses yeux de
braise naît la flamme de vie.
La ville en un fruit
mûr de torrides combats
Tombe enfin sur l’humus
de la libération
Parsemé ça et là
d’hostiles plantations
Hérissées et fatales
pour le moindre faux pas.
Mossoul est libérée
mais le sang de l’Irak
Coulera longuement
sous la ronde des lunes
L’ennemi loin des murs
couvrira d’infortune
D’autres coins du
désert ; symphonie démoniaque…
Et quand viendra
l’aurore sur les bords de l’Euphrate
Quand le soleil jouera
de ses splendeurs d’éveil
Les fleurs du califat
dans leur profond sommeil
S’enivreront de sève
aux aigreurs scélérates
Pour essaimer au loin,
en nos contrées dociles
Le pollen assassin,
insondable tuerie
Sermons d’apocalypse,
meurtrières scories
D’une guerre étrangère
aux audaces mobiles.
samedi 8 juillet 2017
AH ZUT ! CA C'EST POUR PHILIPPE !
Discours de Macron devant le Congrès réuni (enfin presque !) le 3 juillet 2017 |
En l’espace de
vingt-quatre heures, les deux poids-lourds de l’exécutif à la française se
seront lancés dans le difficile exercice du discours.
Lundi, devant le Congrès réuni à
Versailles, Jupiter-Macron, en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés et
compte tenu de la modification de la Constitution, a parlé de la France, de la
Liberté (le mot 20 fois prononcé). Le lendemain, son premier Ministre, Edouard
Philippe, eut droit à un public plus restreint (les sénateurs n’étaient plus
là) pour le traditionnel discours de politique générale soumis au vote des
députés !
Il ne s’agissait pas d’ânonner deux
fois le même discours ! Je sais bien que le ridicule n’a jamais tué mais
quand même ! Alors chacun a gardé son petit pré carré : au chef de l’Etat
les grandes réformes politiques (réduction du tiers du nombre des
parlementaires, dose de proportionnelle pour les législatives, non cumul des
mandats, suppression de la cour de Justice de la République) et au chef du
gouvernement la liste des réformettes économiques (hausse de la CSG, paquet de
cigarettes à 10€, modification de l’ISF pour 2019, etc…)
Les deux hommes ont dû se concerter
pour éviter ce genre de scénario :
Macron (à Versailles) : Mesdames et Messieurs, nous voici à Versailles le temple de
Jupiter que j’incarne désormais. Je vais vous parler de la France, comment je
la vois, comment je la sens !
D’abord, j’en appelle aux médias :
un peu de retenue ! Le prix des journaux ne devrait pas augmenter de plus
de 5% sur 5 ans…Heu, non, je veux dire, un peu de retenue dans l’éthique !
Pas de lynchage organisé ! Il faut veiller à la présomption d’innocence !
Si vous croyez que ça me fait plaisir de dézinguer des ministres à peine
nommés, pour calmer le peuple que la presse excite ! Par exemple, Mr
Ferrand ! Et bien il est ici, simple député, alors qu’il était ministre !
Et encore il a de la chance d’avoir été élu et qu’il y ait beaucoup de places
chez les députés : 577 ! C’est trop ! Je vais vous réduire tout
cela ! Je vais raboter mais pas avec un mi rabot, avec un tiers, oui d’un
tiers le nombre des Parlementaires ! Ce sera le tiers payant ! Ils
vont payer pour tant d’années d’incurie, à être payés à ne rien foutre !
Heu...non…, ah zut, ça c’est pour
Philippe !
Je veux dire que je veux un Parlement
moins nombreux, mais renforcé dans ses moyens, c'est un Parlement où le travail
devient plus fluide, où les parlementaires peuvent s'entourer de collaborateurs
mieux formés et donc mieux payés et qui pourront bénéficier de soins gratuits,
notamment pour la lunetterie car, je sais, je le mesure, on se fatigue les yeux
à lire des textes de lois ! Donc pour les lunettes ainsi que pour les
soins dentaires la gratuité va s’imposer et…heu….non, ah, zut ça c’est pour
Philippe !
En parlant de dents, la France pourra
aider mon dentier, heu, le monde entier un peu plus qu’elle ne le fait
actuellement. En effet, nous ne pouvons pas continuer d'affirmer notre
attachement aux principes de l'asile, tout en nous abstenant de réformer en
profondeur un système qui, débordé de toutes parts, ne permet pas un traitement
humain ! Je prévoirai donc des logements dignes et les migrants seront
comme les autres à bénéficier d’une baisse de la taxe d’habitation de 5,6589 %,
enfin, pas tout de suite et, zut, ça c’est pour Philippe !
Ils logeront donc dignement mais ne
pourront pas encore voter pour les législatives, sympathiques élections de
384,66 députés (2/3 x 577) car, quand même, ce sont des étrangers, donc des
gens qui ne sont rien, enfin, heu.., je veux dire, des personnes qui doivent
encore devenir Français pour pouvoir voter à cette élection pour laquelle j’injecterai
une dose de proportionnelle ! C’est une réforme qui sera particulièrement
fumante mais attention le paquet de cigarettes passera à 10€, contre 7€
actuellement et.. .ah, zut, ça c’est pour Philippe !
Cela dit, étranger ou pas, l’habitant
de ce pays aura droit à Pétition ! Il en va de la
représentativité de notre démocratie ! Il faut que la
représentativité ne vive pas seulement
une fois tous les cinq ans mais au quotidien ! En plus, on peut lancer des
pétitions par internet alors qu’il faut se déplacer pour aller voter ! Et
parfois en utilisant la voiture ! Vous savez comme ça pollue ! J’en
parlais encore hier avec Nicolas Hulot entre deux parties de baby-foot !
Il m’a proposé de ne plus faire de cadeaux aux diesels : même prix du
litre à la pompe ! Oui le prix du litre de gasoil va…ah, zut, ça c’est
pour Philippe !
Ah, ça me pompe ce discours, j’en
perds les sens comme peuvent le perdre aussi certains ministres ! Ces
derniers doivent devenir comptables des actes accomplis dans leurs fonctions
ordinaires et c'est pour cette raison que je souhaite la suppression de la Cour
de Justice de la République qui est aujourd'hui seule habilitée à juger
l'action d'un ministre ! Nos concitoyens ne comprennent plus ; ils
disent : « nous sommes jugés normalement mais les Ministres,
hélas, pas » ! Et l’ASPA, à ce propos, et sans jeux de mots, sera
revalorisé à la demande de ma femme ! Oui l’Allocation de solidarité aux
personnes âgées sera dotée de quelques euros supplémentaires en lien avec le
coût de la baguette aux sésames dont le prix a flambé en…mais, ah, zut, ça c’est
pour Philippe !
Bien, heu, voilà, j’en termine en
précisant que je ferai tout pour les pauvres, les gens qui ne sont rien, heu…je
veux dire qui n’ont rien ! Mais protéger les faibles ne veut pas dire les
assister ! Nous devons les aider à peser positivement sur leur destin,
afin, qu’un jour, ils soient riches et qu’ils puissent se vanter de payer l’ISF,
cet impôt sur la fortune, sésame de la réussite sociale et qu’on est fier d’honorer
même s’il est appelé à être réformé ! En effet, je vais recentrer cet
impôt sur les biens immobiliers car je pense que …ah, mais zut, ça c’est pour
Philippe !
Discours de Politique Générale d'Edouard Philippe le 4 juillet 2017 |
lundi 3 juillet 2017
HAMON CRÉE SON CONCERTO (Ah, mon cresson qu'on sert tôt !)
Quand il
est venu à mon micro, Benoît Hamon était
détendu. Mais je pense que ça bouillait intérieurement. Après tant de défaites !
Le petit caporal déchu a tenté de m’expliquer pourquoi il créait son nouveau mouvement : le
mouvement du 1° juillet ! Un mouvement lent, adagio ! Une nouvelle petite musique ...
Fabiano : Parlons d’abord de votre score à la Présidentielle : 6
% ! Ça signifie quoi ?
Hamon : C’est un massacre à la
tronçonneuse : scie pour sang ! On m’a littéralement écharpé ! Tout
ça parce que je parlais de revenus unis vers celle…vers celle qu’on appelle
Marianne, notre chère République qui a bien du mal à nous trouver du travail vu
qu’il se raréfie eu égard à la robotisation. Oui, je voulais que nous
revenions, tous solidaires, vers Marianne généreuse, donnant du blé à ceux qui
n’ont plus de pain sur la planche, donnant de l’oseille à qui n’a plus de
bouleau !
Fabiano : Oui, on a dit que vous étiez le doux rêveur, un peu trop
utopiste
Hamon : C’est vrai, je me voyais
déjà en haut de l’affiche. Mais un jour viendra je leur prouverai que j’ai du
talent ! En fait, j’ai raison avant les autres ! Mon revenu d’heures
en placement pour transformer le temps libre en pécule et toutes mes idées sur la transition écologique vont,
tôt ou tard, remuer la gauche ! Déjà, je sens, elles gagnent… est-ce Hamon
sel ?
Fabiano : Ah, ah (rires) le sel de la Terre. Mais pour l’instant les
sels minent héros ! On vous sent miné, non ?
Hamon : Non, déterminé ! Je me
lance dans une nouvelle bataille avec trois grands chapitres de
réflexion : le changement de notre modèle de
développement qui ne peut plus être indexé que sur l’unique croissance du PIB ;
les mutations du travail, oui, et
la question démocratique qui nous interroge sur le pouvoir réel des citoyens à
peser sur les choix les concernant ! Car, pour l’instant, ce sont plutôt
des cons cernés par le Macronisme aigu !
Fabiano : Vous ne semblez pas aimer Macron !
Hamon : Ben,
disons que…non ! Il nous prépare une loi travail qui va ressembler à une
casse sociale ! Il se fait pigiste d’ordonnances mais piges à casse !
Il va nous détricoter le code du travail
car il le juge trop frein à l’emploi ! Il veut faire vivre les gros
poissons ! Il est profondément libéral, darwiniste ! Et Darwin aide à
ruine ! Les petits acquis sociaux, ces petits plus, il va les raboter, il
va le rab ôter !
Fabiano :
Et vous, vous radotez ! Macron c’est vraiment le diable ?
Hamon :
Je n’ai pas dit cela mais oui, en laissant ses talents faire s’étale
enfer ! Une politique d’enfer a comme mots Dante, heu, accommodante pour
le patronat et pour ceux qui rêvaient, cons, ces métaphores, heu, qui rêvaient
qu’on sème état fort ! Macron est un libéral-autoritaire, mais il le
montre en souriant ! Son maître es communication a dû lui dire : pour
les prendre comme des rats dans la souricière il faudrait que vous
sourissiez ! Oui, sa physionomie semble accorte, mais c’est l’accorte aux
coûts : ça va casquer ! On sent déjà qu’il concentre tous les
pouvoirs et joue le petit Napoléon !
Fabiano :
Il n’est quand même pas aussi autoritaire que Valls ?
Hamon :
Je ne sais pas ! Je ne suis pas là pour parler de Valls que son show peint
en chat loupé ! Il n’a pas trouvé
les bonnes griffes pour se battre et reconstruire le PS. Il a perdu, en
fait, l’idée !
Fabiano :
Et vous, vous avez la bonne arme ?
Hamon : Oui, une
arme qui ne craint pas l’eau : quelle étanche arme ! Je veux dire
qu’elle est en charme car naît un 1° juillet, c’est féérique !
Fabiano :
Je ne vois pas en quoi le 1° juillet, heu, c’est..
Hamon (il
me coupe !) : Enfin, le 1° juillet : c’est la Saint
Thierry ; tout à fées, tout à fées ! Et mon Mouvement du 1° juillet
va s’inscrire sous de bons auspices, de bonnes ! Je vais repolitiser la
gauche, je vais conscientiser les esprits. Je vais créer un site internet qui
sera construit autour de 5 pôles…
Fabiano
(je le coupe à mon tour, non mais !) : Cinq pôles happent autres,
hôtes et sales, honnis,…siens !
Hamon :
Je n’ai rien compris ! Je vous prierai de ne pas me couper. J’en étais
où ?
Fabiano :
A vos 5 pôles !
Hamon :
Oui, il y aura l’écologie, le travail, la finance, la démocratie, et guerre et
paix car en ce moment je lis Tolstoï. Ça m’inspire !
Fabiano :
En parlant de guerre, heu, vous ne l’avez pas déclarée au PS ?
Hamon :
Non, je ne suis pas belliqueux. Hamon hait Mars et réciproquement je pense que
Mars hait l’Hamon. Non, franchement, je
ne vais pas jouer l’âpre au fond dément, là, profondément ! Je sors du PS
mais PS : je suis toujours socialiste et j’aime les socialistes même si la
rose s’est fanée, siphonnée par Macron, sous faux nés hollandais…
Fabiano : Et donc le
Mouvement du 1° juillet s’inscrit dans la lignée socialiste ?
Hamon : Oui, un
nouveau Monde socialiste naît sur les ruines de Solférino ! Il vaut mieux faire cela en Juillet car après
le moi doute ! Je construis un vaste mouvement de restructuration et, par
la suite, je mettrai en œuvre des états généraux, généreux, générant de la
synergie pour fabriquer une maison commune en vue des élections municipales de
2020.
Fabiano :
Merci Benoît ! Je te souhaite bien du courage !
samedi 1 juillet 2017
SIMONE VEIL, LA COMBATTANTE
Simone Veil vient de nous quitter, ce 30
juin 2017, et un hommage national est
déjà prévu, aux Invalides, pour mercredi 5 juillet.
Simone Veil est, d’abord, la femme qui
permit l’interruption volontaire de grossesse (IVG) à une époque où beaucoup de
femmes se faisaient avorter clandestinement avec des risques sanitaires
énormes. L’avortement était alors condamné.
La loi qui porte son nom entre en
vigueur le 17 janvier 1975 tandis que Valéry Giscard d’Estaing préside le pays
assisté de son 1° ministre corrézien Jacques Chirac (qui claquera bientôt la porte !)
Devant le Parlement composé d’hommes
Simone défend sa loi. Elle n’ignore pas que l’avortement c’est la mort d’un
enfant à venir, mais elle défend d’abord le droit des femmes, celles qui ont
été victimes d’un viol, celles qui ne savaient pas pour la contraception parce
que pas encore bien enseignée, pas suffisamment vulgarisée…
Devant les députés elle se bat. On lui
lance à la figure l’argument d’euthanasie légale. Ça la renvoie terriblement à
son passé douloureux.
Car Simon Veil, née Jacob, a connu la
déportation et s’est retrouvée au camp d’Auschwitz-Birkenau avec sa famille, en
avril 1944. Elle a connu l’enfer. Ses deux sœurs, Madeleine et Denise, et
elle-même ont été les seules survivantes !
Une blessure indélébile et sa marque
sous la forme d’un matricule 78651 qui la suivront toute sa vie.
Après la Libération, elle reprend de
brillantes études et décroche une Licence de droit. Puis elle intègre l'Institut
d'Etudes Politiques de Paris. Elle entame alors une carrière dans la magistrature
attachée à la direction de l'administration pénitentiaire du ministère
de la Justice. En 1970, elle
devient secrétaire général du Conseil Supérieur de la magistrature.
Et puis Giscard d’Estaing est élu à la Présidence de la
République ! Ministre de la Santé, elle obtiendra donc le vote d’une loi
sur l’IVG, qui ne fait toujours pas l’unanimité.
En juin 1979, elle est élue député au
Parlement européen et quitte le gouvernement. Elle devient la première femme à accéder à la présidence du Parlement
européen (1979–1982). Mais, à l’époque, le Parlement n’est que
représentatif, il n’a aucun pouvoir. Il faudra attendre le traité de Maastricht
(1993) pour voir le Parlement se doter du droit de bloquer un texte, sous
conditions !
En 1993, elle quitte l’Europe et rejoint
à nouveau le gouvernement. Le 30 mars 1993, elle est nommée Ministre d'Etat,
ministre des affaires sociales, de la santé et de la ville dans le gouvernement
d'Edouard Balladur. En mai 1995, après l'élection de Jacques Chirac à la
présidence de la République, elle quitte le gouvernement.
Simone Veil rentre alors au Conseil Constitutionnel
(1998–2007). Parallèlement, elle poursuit son devoir de mémoire et préside
la Fondation pour la mémoire de la Shoah (2000–2007). L’académie française lui
ouvre les portes. Elle fera graver sur son épée le fameux matricule.
Elle décède à l’âge de 89 ans, laissant planer
sur tout le pays un sentiment d’émotion forte tandis que quelques esprits chagrins continuent à éructer sur sa
dépouille encore fumante des anathèmes d’un autre temps.
Le droit à l’avortement n’a rien d’acquis.
Beaucoup de pays voudraient le voir supprimer. L’esprit rétrograde souffle, l’ultra
catholicisme attise des braises, en Pologne, au Portugal, en Espagne, aux USA...
Simone Veil est morte en nous laissant
les perpétuelles questions sur la vie et la mort ! Son combat doit
continuer : droit à la liberté, droit à décider de son corps, droit de
considérer l’avortement comme l’unique solution dans les cas les plus
désespérés sans imaginer qu’il puisse se qualifier « de confort ».
Et surtout : droit à vivre en paix
dans une Europe réconciliée.
Une telle perspective se nourrit aussi d’un
devoir de mémoire : ne pas oublier le passé, le silence des morts du
génocide, pour construire le futur.
C’est cela aussi le message que nous
devons hériter de Madame Veil.
Tu portes cette étoile jaune
Qui te conduit jusqu’à l’enfer
Les fétus de peur tourbillonnent
Autour des fours à ciel ouvert
Et sur ton bras le tatouage
Indélébiles cruautés
La mort des tiens en héritage
Les cendres vives en tes pensées
Par-dessus tout la vie reprend
Sur le brûlis de ta jeunesse
Dans le printemps des étudiants
D’un après-guerre plein de promesses
Magistrature et politique
De jolies portes t’ouvriront
Au sommet de la République
Tombent en chœur les échelons.
Le Corrézien met sa confiance
Dans tes énergies de combat
Tu affronteras la défiance
Les quolibets et les crachats
Pour avoir porté l’IVG
Sur les travées du Parlement
Au nom des femmes abandonnées
On t’agonit de jugements
Comment leur dire qu’avortement
Souvent pour femme n’est que souffrance
Le dramatique arrachement
Sous clandestinité d’errance ?
Comment leur dire qu’euthanasie
En leur bouche m’est insupportable ?
Mon corps souffrit des feux nazis
Ma mémoire vit d’abominable !
L’horizon ouvert à l’Europe
Tu présides son Parlement
Loin de ceux qui te crient « Salope »
Mais sans pouvoir assurément…
Le beau bateau navigue à vide
Le grand pouvoir est pour demain
Maastricht viendra, plus tard, en guide
Tu auras quitté les marins
Tu reviendras sous Balladur
Te pencher sur notre santé
Juste un passage, une aventure
Dans le pli de ta destinée.
Le Conseil Constitutionnel
Consacrera ton ascension
D’une montagne au cœur rebelle
A l’oubli ou aux révisions.
Pour la mémoire de la Shoah
Pour ne pas oublier les morts
Tous ces fantômes, tous ces convois
Leurs souvenirs qui te dévorent
Le sang séché des condamnés
Les cendres noires sous la Coupole
Ce nombre inscrit sur ton épée
En crépuscule de nécropole
Repose en paix, dame Simone
Loin de ceux qui t’abhorrent encore
Dans l’anathème monotone
Qui envenime leur décor
Repose en paix, dans ce silence
Au bout d’un long combat de femme
Essaimé de persévérance
Qu’attisent les brûlures de l’âme…
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