Ils n’ont pas besoin de gilets jaunes, juste un peu de teint Orange-née,
Oran jeunet renaît tout comme Alger, poussée par des flux juvéniles qui
inondent les rues et qui "tsunamisent" un vieux régime grabataire incarné par le
président Bouteflika.
Oui, le géronte pathétique, parce qu’il postulait pour un
cinquième mandat, s’est vu répondre une fin de non-recevoir sous la forme d’une
foule humaine, défiant son pouvoir chancelant sur son fauteuil à roulettes. La
jeunesse (45 % de la population algérienne a moins de 25 ans) a déclaré vouloir
prendre son destin en main, sous l’œil attendri des policiers qui, pour
certains, ont fraternisé. Président, comme à bout, tes flics acquiescent (Coma :
Bouteflika. Qui est-ce ?).
Le gérontocrate, soigné en Suisse (qui un continent de santé qui la soigne oui, elle, vessie !) a cru, alors, mettre l’eau
dans son Sidi Brahim en déclarant ne plus se représenter jusqu’à ce que de
nouvelles élections présidentielles soient instituées.
Cette annonce, aux premiers abords bien accueillie, s’est
vite transformée en vecteur de crainte. Le vieux singe, entouré de sa garde
rapprochée, cette armée vétuste qui profite de ses faveurs, ne va-t-il pas
atermoyer l’échéance ?
Sous le ciel bleu d’Alger, des centaines de milliers d’opposants
pacifiques sont sortis ce vendredi 15 mars pour protester contre le «quatrième
mandat prolongé» du président !
-
C'est de l'arnaque, on nous prend pour des cons. Ils ont tout
fait pour que nous n'ayons plus confiance en eux, s'exclame un médecin, il faut un nouveau Conseil constitutionnel
pour rétablir les lois de ce pays, en commençant par la révision de la
Constitution et la mise en place d'un système égalitaire qui respecterait les
droits de tout le monde !
Les drapeaux géants pavoisent les avenues, les écharpes aux
couleurs du pays donnent un petit air de révolution arabe qui ne dit pas son
nom. Les jasmins sont absents mais leur parfum flotte mystérieusement dans l’atmosphère,
comme une promesse éthérée.
Tout un peuple se lève, avec dignité, dans un élan de « dégagisme »
à l’encontre d’un système corrompu, archaïque et qui ne peut plus comprendre la
voix de sa jeunesse. Une jeunesse sans travail, privée des fruits d’une
croissance tirée de la manne pétrolière et du coussin gazeux. Le pays ruisselle
de richesses mais elles demeurent captives dans les mains d’une gérontocratie
qui travaille encore du képi.
Alors, plutôt que de tenter une traversée périlleuse à
travers la Méditerranée pour trouver un hypothétique travail en Europe, les
jeunes Algériens se lèvent et découvrent l’ivresse de la juste rébellion.
Il reste un homme pour l’écrire, un guide éclairé, soucieux de ses semblables et de l’espoir de tout un pays. Inch’ Allah !
La
gérontocratie sur ses bris de vestiges
En
poussière d'histoire, décolonisation
Promène
son fauteuil, oripeau du prestige
Sans
comprendre le vent d'une jeune Nation.
Un
printemps se devine dans ses jasmins d'hiver
Le
soleil applaudit l’imminente saison
L'Algérie
d'une danse fait briller l'Univers
L’espérance
grandit dedans sa floraison.
Le
régime se meurt dans ses vieux instruments
Cette
peur orchestrée pour brider le passant
L’islamisme
se terre sous les voix pacifiques
L’archaïsme
se meurt dans ses vieux uniformes
Dépassé
par le vent des colères difformes
Qui
emporte les cœurs vers des rêves magiques.
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