Lundi, Novak Djokovic est devenu le nouveau roi de la planète tennis, le 25e numéro un mondial de l'histoire. Depuis le début de l'année, le Serbe de 24 ans courtise l'invincibilité : il n'a perdu qu'une fois en 48 matches. C’était en demi-finales de Roland-Garros face à Roger Federer.
Le Belgradois vient de gagner le tournoi de Wimbledon face à Nadal.
Parallèlement, l’ex-chef des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, a protesté tout au long de la deuxième audience à La Haye. L’ancien tortionnaire, instigateur des massacres de Srebrenica (1995) a été arrêté le 26 mai. Depuis il se présente à diverses audiences du TPI (Tribunal Pénal International) de La Haye comme un chien dans un jeu de quilles. Hargneux comme un pitbull, le vieux soldat fustige les juges qui lui présentent les 11 chefs d’accusation qui pèsent sur lui (dont génocide et crime contre l’humanité).
La beauté du geste d’un tennisman plein d’avenir et les rictus pitoyables d’un criminel de guerre : deux visages d’une Serbie qui a rarement l’occasion de faire la une de l’actualité.
Novak, par la beauté de son jeu, peut redonner la fierté à ce peuple serbe que l’Histoire récente avait plongé dans l’opprobre de l’hégémonisme sanguinaire…
Il vit en son Eden des filets consacrés
Au bout de sa raquette une gloire dressée
Lui prodigue un sourire de guerrier victorieux
Dans ce combat de court qui éblouit nos yeux.
Il vit sur le terreau des utopies fanées
Aux étraves sanglantes, au sillage de feu
Sa grogne puérile avilit le damné
Qui a marqué sa vie d’un sceau noir et hideux.
Que chantonnait Novak du haut de ses huit ans
Pendant que son ainé Ratko le tout puissant
Décimait le croissant de la Srebrenica
Et de Sarajevo avait brisé l’éclat ?
Chantait-il à la gloire de sa douce Serbie
Au cours de ses tournois de gamin prometteur ?
Tandis que les canons prodiguaient la tuerie
Le petit Belgradois corrigeait ses erreurs.
Que n’a-t-on insufflé à Ratko la ferveur
Pour la mère Patrie sous de chaudes clameurs
Sur le vert d’un terrain, sur l’argile d’un court
Par des coupes dorées, médailles et beaux discours !
Le sport sait pimenter chaque nationalisme
D’un soupçon de respect pour toute adversité
La fierté d’un pays n’y perd aucun sophisme
Et l’amour d’une terre ne voit pas sang couler.
D’un service gagnant Novak a sublimé
La fierté d’être Serbe, si longtemps complexée
Une balle liftée a frappé l’opinion
Sans dégâts ni martyrs, mais nullement sans passion...
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