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mercredi 29 janvier 2020

DU PIPEAU ET DÉPIT DE PAU


En ce mardi 14 janvier, Jupiter avait envie d’aller voir du côté de chez Bayrou, à Pau, histoire de voir si le Modem est encore branché pour démoduler des maux du laid, enfin, pour dédramatiser la situation insurrectionnelle à Paris telle que veulent la décrire les réseaux sociaux.

Alors qu’il venait d’arriver au Palais Beaumont, en cette bonne ville de Henri IV, pour une table ronde sur l’écologie ce mardi 14 janvier, il fut interpellé par un enseignant qui, de mort lasse, mais aussi de Morlaas, lui demanda, à brûle pourpoint, de retirer la réforme des retraites.

Abasourdi, le président de la République s’est arrêté avec ce professeur de mathématiques qui, sans prendre la tangente, allait lui montrer que le système de la retraite à points ne l’était pas (au point) et qu’il fallait voir tous les facteurs sur tous les angles pour se rasséréner les sinus. Car, dès que tout est carré, l’homme évite de tourner en rond et rassérène autrui : l’être apaise.
Le mathématicien, loin de boire le vil anis, semblait parler sobrement à celui qui sortait de son univers élyséen.

Pierre Coste (c’est son nom), prof mais également membre du syndicat Snes-FSU ? lança la remarque suivante :

-      Ce n’est pas en donnant la légion d’honneur à BlackRock qu’on est exemplaire !

L’homme au béret, droit dans ses bottes, faisait ainsi référence à la promotion dans la légion d’honneur du patron du gestionnaire d’actifs BlackRock France, Jean-François Cirelli. 

En d’autres termes, le professeur pouvait douter de la coïncidence existante entre le fait de décorer un gérant de fonds de pension à la sauce américaine et le fait de vouloir instaurer une retraite par points qui pourrait renforcer le système par capitalisation. En effet, le système mis en place par le gouvernement devrait exclure des cotisations la part des revenus supérieurs à 10 000 euros par mois. 

Et quand on ne peut plus cotiser pour sa retraite on épargne en bourse et on fait le jeu des fonds de pension !

-      Vous mélangez tout, vous patachonnez dans la tête, lui rétorqua alors le chef de l’État.
C’était l’occasion, pour Jupiter, de ressusciter un bon vieux verbe du premier groupe « patachonner » qui signifie « errer sans rationalité ». Une sortie verbale qui épata Chaunay, ville de la Vienne qui dut mal comprendre la tirade présidentielle.  
   
Pierre Coste ne s’en laissa pas compter et insista en assurant que la réforme des retraites était un cadeau pour tous ces capitalistes qui se font des profits exponentiels très numérateurs et sans limite finie ! Il persista :

-      Les gens vont être obligés de cotiser à côté ! Et même côté par côté, pour être sur face et non pas seulement sur pile (de dossiers de la Carsat)

-      Faux, répondit Emmanuel, quel âge avez-vous ?

-      52 ans !

-      Et bien vous ne serez pas touché par la réforme des retraites !

-      Mais si, je pense que je serai touché de manière intégrale et ma capacité d’achat, déjà bien primitive, va dériver ! Et mes trois enfants seront touchés eux-aussi !

-      Je ne le crois pas un instant ! Cette réforme vous donnera, de ses zèles, des ailes.

-      La conversation cessa là. Jupiter laissa l’homme avec ses problèmes de Pau, à l’air gisant, et gagna la salle de réunion.

Cette prise d’armes n’avait rien eu de poétique, il y manqua des fleurs. Mais comment, en cet hiver, trouver à Pau linaires ?

Macron contint sa paix !

-      Mais il compte, hein, saper, se dit intérieurement le professeur aux piques épiques (et collègues rament).

En attendant, le projet de réforme des retraites vient d’être sérieusement retoqué par le Conseil d’Etat : flou, amateurisme, une fausse retraite universelle puisque 5 régimes spéciaux seraient encore maintenus !

Beaucoup trop d’inconnues, ce qui n’est pas pour déplaire au professeur qui se veut déterminant contre ce projet discriminant.

Affaire à suivre…



mercredi 22 janvier 2020

CES ANIMAUX QUI ANIMENT MOTS - XV


Retour aux planches animalières. Voici la 15ème illustration de ce que le règne animal peut apporter en termes de calembours. C'est l'occasion d'y retrouver des amis peu connus, comme les binturongs ou les suricates. 

Bonne lecture...

mercredi 15 janvier 2020

LES JEUNES DE TEHERAN SUBISSENT LES MAUX, LAS...




Trump n’a jamais fait confiance au régime des Ayatollahs. Il a rayé d’un trait de plume (d’oie, comme il se doit, car c’est ça l’oie) unilatéralement, l’accord signé en 2015 et concernant le nucléaire iranien. Cet accord paraphé par son prédécesseur, Obama, restait, pour lui, un jeu de dupes. Donald a retiré les USA de cet engagement car il ne croit pas à la volonté des Mollahs de renoncer au nucléaire militaire. Il ne s’agit pas de tomber des nues : des nues, clés à risées !

Cette méfiance se conjugue à des relents de revanche. En 1979, l’Ambassade des USA à Téhéran était le théâtre d’un drame : 52 otages servent de base de négociation. Il s’agit, pour les Iraniens d’obtenir la restitution des biens de l'ex-chah persan qui perd ses peaux lisses, le dégel des avoirs iraniens aux États-Unis, comme ça, à chaud, l'annulation des demandes de dommages à l'Iran par les Américains et le respect de la non-ingérence sur le sol iranien !

Après une détention de 444 jours et une tentative désastreuse de libération (8 soldats américains tués), un accord est conclu entre Téhéran et Washington, grâce à une médiation algérienne. Les 52 derniers otages sont libérés, le jour même de l'investiture de Ronald Reagan, le cowboy, à la présidence des États-Unis.

Depuis, les relations sont compliquées entre le grand Satan et le régime des religieux qui suivent la route tracée par Khomeiny, en 1979 : la révolution islamique qui lisse lame des cimeterres et lasse l’âme des cimetières.

Dans un contexte de réélection (en novembre) et pour plaire aux évangélistes radicaux, qui, crus, s’y fient,  Trump a voulu montrer qu’il ne se laisserait jamais mené par le bout du nez par les barbus de Téhéran quitte à reprendre le collier.

Il a frappé fort en ordonnant l’élimination du général iranien Qassem Soleimani, en Irak !

Ce grand militaire, éminent, était soupçonné, aux yeux du milliardaire golfeur, de préparer de nouvelles attaques après celle contre l’ambassade américaine en Irak. Cet homme de 62 ans, quasi n°2 du régime iranien, représentait une menace pour l’Oncle Sam. Il fallait l’éliminer autant que Qassem savait ôter la vie d’autrui : car ôter du sol est manie ! 

Le 3 janvier, une frappe américaine emporte le grand terroriste dans sa tombe.

Les représailles iraniennes ne se font pas attendre. Dans la nuit du 7 au 8 janvier, des roquettes s’abattent sur la base aérienne d’Aïn al-Assad, dans l’ouest désertique de l’Irak, où sont postés des soldats américains.

Dans ce déferlement  de tirs un drame s’invite, touchant des victimes civiles.

Un avion de ligne ukrainien va payer le prix de l’embrasement en étant touché par un missile iranien. Après dénégations, l’Iran reconnaît sa responsabilité dans cette catastrophe qui  a coûté la vie à 176 personnes majoritairement des Iraniens et des Canadiens.

Depuis, le trouble demeure même si une certaine désescalade semble montrer son visage.

Curieusement, le régime des Mollahs ne sort pas indemne de ces représailles. La fierté perse n’est plus de mise. A Téhéran, une jeunesse se lève après avoir, le temps d’un soupir et parfois du bout des lèvres, honoré la mémoire de Soleimani, homme respecté pour les uns mais abhorré par d’autres, pour sa cruauté.

Les jeunes n’ont connu que le régime des Mollahs, les privations liées à l’embargo américain, les carences et la flambée des prix, la propagande antiyankee systématique et stigmatisante. Ils rêvent d’un monde meilleur, d’une liberté, d’une émancipation.

A Washington, le chef du Pentagone Mark Esper (espère et mettrait en laisse paix rance) a assuré que Donald Trump était toujours prêt à discuter avec l'Iran "sans condition préalable".

Les Etats-Unis seraient disposés à évoquer "une nouvelle voie, une série de mesures qui feraient de l'Iran un pays plus normal".

On n’en est pas encore dans le monde des Bisounours mais, sait-on jamais ?

mercredi 8 janvier 2020

Cette rancoeur que J'AI A CHAUD, EST-CE HAINE ?






Il y a un an, jour pour jour, Carlos Ghosn, le PDG de Renault-Nissan, se retrouvait dans des enquêteurs japonais. Il devait ensuite être emprisonné pour plusieurs motifs : non déclarations de revenus qu’il proclame différés, imputation de pertes sur investissements personnels sur les comptes de Nissan, abus de confiance pour s’être porté garant dans une opération financière de 14,7 millions d’euros exécutée à titre personnel…

Je ne reviendrai pas sur les faits que vous pourrez reprendre dans mon billet du 3 février 2019 et axerai ma prose sur les nouveaux évènements autour de cette affaire.
Carlos s’est évadé de sa résidence japonaise où il était censé se faire du sushi et des problèmes de cent thés. Il n’a pu résister au climat nippon, au saké d’Osaka, aux œufs au riz de passage. Il a délocalisé sa prison pour s’installer au Liban, où il a tant d’amis.
Il s’est fait la malle avec l’aide de complicités dont on ne sait rien. 

Le voici au pays du cèdre et, à Beyrouth, il vient de tenir une conférence de presse en ce mercredi 8 janvier.

L’homme se défend. Il accuse Nissan d’avoir fomenté avec la justice japonaise une vilaine machination pour le nuire. Il cite des noms : Hiroto Saikawa, l’ancien responsable de la communication et des relations avec le gouvernement de Nissan, Hitoshi Kawaguchi, ainsi qu’un autre cadre de l’entreprise japonaise, Hidetoshi Imazu.
Il rejette toutes les accusations portées contre lui et avoue avoir fui l’injustice.

Les anti-Ghosn n’en reviennent pas qu’il les prenne pour des gens à nouilles, enfin d’aigres nouilles se montrant crocs à sang. Comment ose-t-il inverser les rôles ? C’est lui le coupable !

Carlos, bon seigneur, accepte de se rendre à la disposition de la justice française. Son plaidoyer en mauvais anglais n’a pas convaincu les Japonais qui se sont exclamés :

 
   Dans quel déshonneur nous nous nippons !

Le but de cette conférence était évident : essayer d’expliquer que "l’affaire Carlos Ghosn" était avant tout un complot ourdi parce qu’il gênait, et qu’il fallait l’éliminer pour que la France ne renforce pas son pouvoir chez Nissan.

Mais ces quelques explications ne suffiront pas à calmer l’affaire. Le parquet de Tokyo a d'ailleurs immédiatement réagi mercredi, à la fin de la conférence de presse, évoquant des critiques "unilatérales" et "inacceptable" à l'encontre de la justice nippone.

lundi 6 janvier 2020

L'AUSTRALIE EN FEU





Depuis septembre 2019, l’Australie fait face à un réel désastre écologique. Une catastrophe inimaginable. Un deuil mondial pour les Terriens.  480 à 500 millions d’animaux ont perdu la vie dans les brasiers tentaculaires. Parmi eux, des mammifères protégés, des oiseaux et des reptiles, ainsi que des insectes, des grenouilles et des chauves-souris ; le nombre de victimes est inconnu. Mais celui qui paie le plus grand tribut demeure le koala. Le petit marsupial n’a pas la vélocité de son cousin, le kangourou, pour échapper aux flammes, il voit aussi la majeure partie de son habitat naturel, 30% selon la ministre de l’Environnement, Sussan Ley, partir en fumée.
Ainsi, selon le Times, un tiers de ces animaux vivant au nord de Sydney aurait disparu ! Et comme les incendies n’entendent pas cesser eu égard au maintien de température extrêmes (entre 45 et 49°), on est en droit de craindre le pire pour l’écosystème australien.

Inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2000, les Montagnes Bleues se situent en Nouvelle-Galles du Sud ! Elles ont été impitoyablement meurtries par la fournaise. Selon les dernières estimations scientifiques, 50% de la superficie de cette chaîne montagneuse aurait déjà disparu emportant dans le néant des petits animaux comme les wombats ou les opossums.

Par ailleurs, 2 500 bâtiments ont été détruits depuis septembre 2019, principalement en Nouvelle Galles du Sud. Parmi eux, 1 300 maisons.  Épargnées  par les violents feux, les métropoles australiennes n’en restent pas moins touchées par les émanations toxiques. Melbourne, Sydney et Canberra respirent ainsi un air de plus en plus pollué, faisant craindre des répercussions sanitaires graves. Le port du masque s’avère systématique.  

Face à la gravité de la situation, le premier ministre australien, Scott Morrison, n’a rien trouvé de mieux que d’apporter son soutien à l’industrie du charbon (sauvegarde de l’emploi oblige) alors qu’on n’ignore pas l’impact de cette énergie fossile sur le réchauffement climatique. Mais comment convaincre un  climato-sceptique de la trempe de Trump ?
 
En attendant, c’est plus de six millions d’hectares de forêts qui auraient déjà été rayés de la carte, soit l'équivalent de deux fois la superficie de la Belgique. Mais le pire semble venir : les pics de chaleur vont précipiter les gens sur les routes, acculés à l’évacuation face à l’ennemi redoutable !

L’Australie sombre sous le ciel de l’enfer.



Le mercure éclaté suffoque les poumons
Des feux cyclopéens déversent leur colère
Noircies d’ombres atones les forêts centenaires
Pleurent les eucalyptus en tristes oraisons

Le cri du koala dans cette incandescence
Se perd dans le fracas des abris calcinés
Un kangourou s’égare, les yeux déboussolés
Sur ce sol orphelin de toute renaissance

La peur saisit les cœurs, et l’angoisse nourrit
Des lendemains cloués au trépas de l’exil
On quitte sa maison vers l’impossible asile
Vers l’impossible cours d’un affluent de vie.

Les efforts dérisoires face au géant de flammes
Sirènes de pompier sous les nuages gris
Quelque désespérance semble y poser son nid
Le pire chante l’écho d’un futur né de drames.

L’Australie se détruit dans les feux de l'horreur
Emportant dans sa tombe la conscience du Monde
L’utopie d’un bonheur et l’harmonie des ondes
Ne restent que les larmes sous nos yeux de terreur.