Trump n’a jamais fait confiance au régime des Ayatollahs. Il
a rayé d’un trait de plume (d’oie, comme il se doit, car c’est ça l’oie)
unilatéralement, l’accord signé en 2015 et concernant le nucléaire iranien. Cet
accord paraphé par son prédécesseur, Obama, restait, pour lui, un jeu de dupes.
Donald a retiré les USA de cet engagement car il ne croit pas à la volonté des
Mollahs de renoncer au nucléaire militaire. Il ne s’agit pas de tomber des nues :
des nues, clés à risées !
Cette méfiance se conjugue à des relents de revanche. En
1979, l’Ambassade des USA à Téhéran était le théâtre d’un drame : 52
otages servent de base de négociation. Il s’agit, pour les Iraniens d’obtenir la restitution des biens de l'ex-chah persan qui
perd ses peaux lisses, le dégel des avoirs iraniens aux États-Unis, comme ça, à
chaud, l'annulation des demandes de dommages à l'Iran par les Américains et le
respect de la non-ingérence sur le sol iranien !
Après une détention de 444 jours
et une tentative désastreuse de libération (8 soldats américains tués), un
accord est conclu entre Téhéran et Washington, grâce à une médiation
algérienne. Les 52 derniers otages sont libérés, le jour même de l'investiture
de Ronald Reagan, le cowboy, à la présidence des États-Unis.
Depuis, les relations sont
compliquées entre le grand Satan et le régime des religieux qui suivent la
route tracée par Khomeiny, en 1979 : la révolution islamique qui lisse lame
des cimeterres et lasse l’âme des cimetières.
Dans un contexte de réélection
(en novembre) et pour plaire aux évangélistes radicaux, qui, crus, s’y fient, Trump a voulu montrer qu’il ne se laisserait
jamais mené par le bout du nez par les barbus de Téhéran quitte à reprendre le
collier.
Il a frappé fort en ordonnant l’élimination
du général iranien Qassem Soleimani, en Irak !
Ce grand militaire,
éminent, était soupçonné, aux yeux du milliardaire golfeur, de préparer de
nouvelles attaques après celle contre l’ambassade américaine en Irak. Cet homme
de 62 ans, quasi n°2 du régime iranien, représentait une menace pour l’Oncle
Sam. Il fallait l’éliminer autant que Qassem savait ôter la vie d’autrui :
car ôter du sol est manie !
Le 3 janvier, une frappe
américaine emporte le grand terroriste dans sa tombe.
Les représailles iraniennes ne se
font pas attendre. Dans la nuit du 7 au 8 janvier, des roquettes s’abattent sur
la base aérienne d’Aïn al-Assad, dans l’ouest désertique de l’Irak, où sont
postés des soldats américains.
Dans ce déferlement de tirs un drame s’invite, touchant des
victimes civiles.
Un avion de ligne ukrainien va
payer le prix de l’embrasement en étant touché par un missile iranien. Après
dénégations, l’Iran reconnaît sa responsabilité dans cette catastrophe qui a coûté la vie à 176 personnes majoritairement
des Iraniens et des Canadiens.
Depuis, le trouble demeure même
si une certaine désescalade semble montrer son visage.
Curieusement, le régime des
Mollahs ne sort pas indemne de ces représailles. La fierté perse n’est plus de
mise. A Téhéran, une jeunesse se lève après avoir, le temps d’un soupir et
parfois du bout des lèvres, honoré la mémoire de Soleimani, homme respecté pour
les uns mais abhorré par d’autres, pour sa cruauté.
Les jeunes n’ont connu que le
régime des Mollahs, les privations liées à l’embargo américain, les carences et
la flambée des prix, la propagande antiyankee systématique et stigmatisante.
Ils rêvent d’un monde meilleur, d’une liberté, d’une émancipation.
A Washington, le chef du Pentagone Mark Esper
(espère et mettrait en laisse paix rance) a assuré que Donald Trump était
toujours prêt à discuter avec l'Iran "sans condition préalable".
Les Etats-Unis seraient disposés à évoquer "une
nouvelle voie, une série de mesures qui feraient de l'Iran un pays plus
normal".
On n’en est pas encore dans le monde des Bisounours
mais, sait-on jamais ?
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