Nous fêtons, cette année, le 200 ème anniversaire de la mort de Napoléon 1°.
Emmanuel Macron, en dépit des polémiques, a tenu a commémorer cet événement sans pour autant célébrer. Jupiter est, en effet, conscient que l'Empereur n'a pas fait que des heureux. Avec ses guerres il a donné beaucoup de veuves et d'orphelins à la mère Patrie. On se rappelle aussi que l'Aigle, pour des raisons économiques, avait rétabli l'esclavage en 1802.
Sans tomber dans les travers des altercations verbales, je vous propose une petite commémoration sous le prisme d'une gloire militaire : celle de Murat, beau-frère de l'Empereur, Maréchal d'Empire et accessoirement roi de Naples.
Joachim est né à La Bastide-Fortunière, le 25
mars 1767. Il grandit en bon gosse dans les bonnes Causses, pour la bonne
cause, au sein d’une auberge paternelle, en rêvant déjà à des campagnes
égyptiennes et du Caire, si !
On l’envoie chez les prieurs de Cahors qui se
montrèrent féroces et minèrent (faire au séminaire ?) son moral. Alors,
les vieux l’envoient chez les lazaristes de Toulouse. On le surnomme
« l’abbé Murat » en ironisant sur ses dérives concupiscentes et ses
dettes accumulées. Craignant la foudre paternelle, Joachim s’enrôle en 1787
dans la cavalerie au grand galop, jugeant le monastère abri d’abattus.
Il devient chef d’escadron au 21° chasseurs, en
1793 et Bonaparte le remarque pour sa bravoure. Il en fait son aide de camp.
Bien que suivant un régime sans sel, il se
montre plutôt à l’aise sur les destriers. Ses charges de cavalerie sont
craintes par l’ennemi dont l’attitude lâche vaut cher ! Se paie, en
traité de Paix, un répit pour ne plus subir l’agressivité de ce chef de guerre !
En Egypte, Murat s’illustre lors de la bataille
des pyramides qui, du haut de leurs quarante siècles, contemple ce fougueux
combattant !
- Il a gagné en maturité, disent sur un ton
feutré ses soldats, même si parfois ses ordres sont un peu débiles.
Il fallait ce drôle de compliment qu’on le
murmurât (con, le mûr Murat ?)
Durant la bataille d’Aboukir (toujours en
Egypte) il capture le chef ennemi en dépit d’un coup de feu dans la gorge.
- Aaah, ça fait mal !
- Certes, dit Bonaparte, et d’un son aigu tu
râles !
Pour ce fait d’armes, il est nommé général de
division, en juillet 1799. Une division qui lui fait voir la vie en bleu, qu’au
cyan !
Il participe au coup d’Etat du 18 brumaire avec
ses 60 grenadiers ! Les brumes errent sur les grèves d’un ancien régime et
le Consulat de Bonaparte peut alors commencer ! Pour le remercier, le
futur Aigle lui laisse la main de sa sœur Caroline.
La première fois qu’il la voit, devant sa
maison de campagne, Murat lâche : oh ! Il est séduit d’emblée.
Joachim aime, si sot, l’art qu’a sa femme de
deviner dans les cartes. En lien avec cette activité, il lui susurrera
souvent :
- Je suis l’as de trèfle qui pique ton cœur,
Caroline.
Après l’assassinat du duc d’Enghien (mars 1804),
Bonaparte se voit libéré de tout complot royaliste et rien ne l’empêche de se
faire sacrer empereur (décembre 1804). Dans cette grande folie mégalomane,
l’Aigle nomme son beau-frère Maréchal d’Empire. Ce qui virera bientôt à mares
et châles d’ans pires. Car les années qui suivront jetteront un froid à porter
des laines, et lanceront des pavés dans la mare.
En effet, en dépit de jolies victoires qui
édictèrent, cependant, d’austères listes de morts pour la Patrie, le Maréchal
connut bien des déboires.
Il haranguait ses troupes, émues, rassemblées
et Murat semblait invincible. Mais tout le monde se trompait.
L’Empereur veut s’accaparer l’Espagne et compte
sur Murat pour tenir les places fortes conquises. Mais Madrid se soulève et l’Ibère
se libère. Le brillant serviteur de l’Aigle ne rétablit l’ordre que dans un
déchaînement de violence ! C’est le fameux épisode du Dos et Tres des Mayo
immortalisé par Goya (le peintre, pas la chanteuse !).
Nommé roi de Naples, Joachim trouve que la
régence des Napolitains n’était pas du gâteau ! D’autant plus que son
beau-frère ne cesse de lui dire que s’il est roi de ce petit royaume, c’est
quand même grâce à lui !
Parfois dans l’idée de faire sans Murat,
Napoléon s’emmura.
Mais cette idée ne durait pas. L’Empereur avait
trop besoin de son brillant militaire et de ses hommes pour ne pas sortir, des
caves, alliés !
La retraite de Russie mettra en pièces la belle
cavalerie de Joachim. Sans tuer les cosaques, les causes accentuaient… la
déconfiture : faim, froid, sentiment d’abandon. Le rongeur attaqua le
reste des pitances. Mut rat…
Dans ce gel intense et mortel on ne verra
jamais le Maréchal démarrer chaud.
L’homme revient à Naples, complètement
frigorifié, et signe une alliance avec l’Autriche pour se maintenir en place,
quitte à jouer un peu Tyrol, tout en alléguant son attachement à Napoléon.
C’est ce qu’on appelle « la trahison de
Murat »
Napoléon, s’enfuyant de l’île d’Elbe, repart au
combat mais sans Murat, désormais tombé dans son discrédit.
Waterloo (1815) signe la fin de l’Empereur et
son exil définitif à St Hélène. Sur cette île du diable, Napoléon regrettera
longtemps de s’être privé des services de Murat ! Ah, les regrets, les
regrets, comme il aurait pu le soupirer à une foule sentimentale, rêvant de son
retour.
Après Waterloo, dans une tragédie de claques
Murat se claquemura !
Exilé en Corse, il rêve de reconquérir Naples.
Mais arrivé dans le port calabrais du Pizzo, il se fait capturer par une foule
hostile au style qu'il veut imposer (car il hait mal sa paix), et qui n’oublie pas la répression qu’il avait exercée à son encontre !
Un feu couve, qui risque de l’occire. Qu’a la
braise ?
Emprisonné, il sera exécuté au fort de Pizzo, à
l’issue d’une dernière pizza, le 13 octobre 1815 !
Son descendant, un certain Jean-Louis, barde de
son époque, n’a toujours pas été fichu de lui consacrer un hymne à sa
gloire !
Il y a franchement des coups de pieds au cul
qui se perdent !
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